Le junte militaire au pouvoir au Mali a annoncé mardi la dissolution des partis et organisations politiques en accord avec la recommandation des autorités de transition qui a provoqué des manifestations sans précédent dans la capitale, Bamako.
Cette décision a été validée par le président par intérim du pays, Assimi Goïta, chef de la junte qui a pris le pouvoir après les coups d'État de 2020 et 2021, a indiqué un membre du gouvernement de transition dans un décret lu à la télévision.
Fin avril, une conférence politique nationale organisée par les autorités de transition maliennes a recommandé de nommer le chef de la junte, Assimi Goïta, au poste de président pour un mandat de cinq ans. Elle a également suggéré la dissolution de tous les partis politiques et un durcissement des conditions de création de nouvelles formations.
Plusieurs centaines d'opposants, qui estiment que les Maliens n’étaient pas représentés lors de cette conférence, ont manifesté à Bamako les 3 et 4 mai afin de réclamer également des élections démocratiques.
À l'approche d'une autre manifestation prévue le 9 mai, la junte a annoncé la semaine dernière la suspension des activités politiques dans l'ensemble du pays jusqu'à nouvel ordre.
Entre-temps, trois hommes politiques de l'opposition auraient été enlevés ces derniers jours, selon des responsables de partis et des militants des droits de l'homme, faisant craindre une intensification de la répression.
Human Rights Watch a déclaré la semaine dernière qu'Abba Alhassane, secrétaire général du parti d'opposition Convergence pour le développement du Mali (CODEM), avait été arrêté par "des hommes armés masqués affirmant être des gendarmes" le 8 mai.
Le même jour, ajoute Human Rights Watch, "des hommes non identifiés ont enlevé El Bachir Thiam, un activiste du parti Yelema, dans une rue de la ville de Kati, à une quinzaine de kilomètres de Bamako".
Mardi, un membre du CODEM, s'exprimant sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité, a déclaré à Reuters que le parti n'avait pas eu de nouvelles d'Abdoul Karim Traoré, un responsable du mouvement de la jeunesse du parti, depuis deux jours, et qu'il craignait qu'il ait été enlevé lui aussi.
Le ministère de la Sécurité du Mali n'a pas répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.
(Buureau de Reuters au Mali, rédigé par Anait Miridzhanian ; version française Kate Entringer)
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