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Malgré les droits de douane, la Banque d'Angleterre abaisse son taux directeur
information fournie par Boursorama avec AFP 09/05/2025 à 08:36

( AFP / BEN STANSALL )

( AFP / BEN STANSALL )

La Banque d'Angleterre (BoE) a réduit jeudi son principal taux directeur d'un quart de point de pourcentage, à 4,25%, estimant que les droits de douane américains étaient susceptibles faire ralentir l'inflation britannique, une décision prise avant l'annonce d'un accord sur ces taxes entre Londres et Washington.

"Les pressions inflationnistes ont continué de s'apaiser, c'est pourquoi nous avons été en mesure de baisser les taux de nouveau aujourd'hui", a expliqué le gouverneur de la BoE, Andrew Bailey, dans une déclaration jointe au rapport de politique monétaire.

Il souligne cependant que "les dernières semaines ont montré à quel point l'économie mondiale peut être imprévisible", ce qui pousse la BoE à conserver "une approche graduelle et prudente quant à de futures nouvelles réductions".

A l'instar de la Banque centrale européenne en avril, la BoE a opté pour une réduction de 0,25 point de pourcentage de son principal taux directeur, à une courte majorité de cinq votes. Deux membres de son Comité de politique monétaire (MPC) ont opté pour une coupe plus ample, de 0,50 point, deux autres s'exprimant en faveur d'une pause.

Cette décision s'inscrit à rebours de celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a comme prévu maintenu mercredi ses taux dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, incapable de prévoir où va l'économie américaine face à la tempête douanière déclenchée par Trump.

La ministre des Finances Rachel Reeves a salué dans un communiqué "une bonne nouvelle" qui "rend l'emprunt moins cher" bien qu'il "reste beaucoup à faire".

- "Une bonne nouvelle" -

Déjà en proie à une stagnation de son activité, le Royaume-Uni subit des droits de douane de 10% sur ses exportations vers les États-Unis, son deuxième partenaire commercial après l'Union européenne.

Plus tard dans la journée doit cependant être détaillé un accord annoncé par Donald Trump entre les deux pays, qui négocient depuis plusieurs semaines sur ces taxes. Mais la décision de la BoE a été prise en amont.

"Il serait excellent que le Royaume-Uni montre la voie", s'est réjoui M. Bailey en conférence de presse, qualifiant cet accord de "bonne nouvelle pour tous".

Institution monétaire a par ailleurs revu légèrement à la hausse jeudi sa prévision de croissance en 2025, à 1% contre 0,75% projeté en février, mieux que les attentes des analystes. Mais l'institution a abaissé sa prévision pour 2026 à 1,25%, contre 1,5% précédemment.

"L'incertitude autour des politiques commerciales s'est intensifiée depuis l'imposition de droits de douane par les États-Unis et les mesures prises en réponses par certains de ses partenaires commerciaux", souligne la BoE dans son rapport.

Cependant, "les indices jusqu'à présent suggèrent" que leur impact "sur le Royaume-Uni est davantage susceptible d'être désinflationniste qu'inflationniste", ajoute-t-elle.

La BoE a en conséquence légèrement abaissé ses prévisions d'inflation, amenée à grimper jusqu'à 3,5% au troisième trimestre cette année, avant de décélérer pour revenir vers la cible de 2% début 2027, contre un précédent objectif de fin 2027.

- Cycle d'assouplissement -

Une partie du ralentissement de l'inflation britannique peut être attribué aux droits de douane américains, en raison d'une "activité économique mondiale plus faible", mais aussi d'une "moindre demande en importations des États-Unis", qui redirige sur le marché britannique des biens autrefois importés outre-Atlantique.

La récente "appréciation de la livre sterling" depuis février rend également les importations vers le Royaume-Uni plus abordables.

Il s'agit de la quatrième baisse de taux de la BoE depuis le début de son cycle d'assouplissement monétaire en août 2024, l'inflation étant largement redescendue de son pic à plus de 11% fin 2022, avec un nouveau ralentissement en mars, à 2,6% sur un an.

"Une pause est presque garantie lors de la prochaine réunion de la Banque en juin, avec pas plus de deux autres réductions" cette année, estime Mathew Ryan, analyste chez Ebury.

Dans la foulée de l'annonce, vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), la devise britannique prenait 0,21% face au billet vert, à 1,3322 dollar pour une livre.

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