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Macron se rend en Israël pour prôner une trêve humanitaire, avec des propositions
information fournie par Reuters 23/10/2023 à 22:26

Emmanuel Macron à l'Elysée

Emmanuel Macron à l'Elysée

par Michel Rose

Le président français Emmanuel Macron effectue mardi une visite en Israël à un moment délicat du conflit avec le Hamas, désireux d'obtenir une trêve humanitaire et de présenter des propositions "opérationnelles", alors même que l'armée israélienne se prépare à mener une offensive terrestre dans la bande de Gaza.

Au-delà d'afficher sa solidarité avec Israël, Emmanuel Macron entend prévenir toute escalade du conflit, obtenir la libération des otages, garantir la sécurité d'Israël et travailler sur une solution à deux Etats, ont indiqué des conseillers du chef de l'Etat en amont de son départ.

Ce déplacement à Tel-Aviv intervient près d'une semaine après celui de son homologue américain Joe Biden, qui a négocié en parallèle avec l'Egypte le déblocage d'aides humanitaires via le point de passage frontalier de Rafah, seul axe reliant la bande de Gaza qui n'est pas contrôlé par Israël.

Les dirigeants britannique, allemand et italien se sont aussi rendus en Israël la semaine dernière.

Emmanuel Macron avait dit aux journalistes qu'il se rendrait au Proche-Orient seulement s'il était convaincu qu'une telle visite serait "utile".

"Le président de la République y va avec des propositions qui doivent être aussi opérationnelles que possible", a dit un conseiller de l'Elysée lors d'un point de presse, refusant de donner des précisions sur ces propositions.

Il a ajouté que Paris voulait "donner du crédit" à son engagement au côté d'Israël, pour éviter que celui-ci soit seul dans son combat face au terrorisme.

Emmanuel Macron va rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président Isaac Herzog, le chef de file de l'opposition centriste Benny Gantz, qui a rejoint le gouvernement d'union d'urgence nationale mis sur pied en réponse au conflit, et Yair Lapid, autre chef de file de l'opposition.

Depuis l'attaque du Hamas dans des localités israéliennes qui a fait 1.400 morts le 7 octobre, le président français s'est entretenu aussi avec les dirigeants égyptien, saoudien, iranien et qatari.

"LE 'SOFT POWER' DE LA FRANCE A ÉTÉ ATTEINT"

La capacité d'Emmanuel Macron à peser sur les événements dans la région apparaît désormais limitée par ce que des analystes décrivent comme une position épousant la ligne adoptée par Israël, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, s'éloignant d'une approche qui était traditionnellement davantage pro-arabe.

"Le 'soft power' de la France au sud de la Méditerranée a été considérablement atteint", a commenté Karim Emile Bitar, expert en politique étrangère au centre de réflexion IRIS, basé à Beyrouth au Liban.

"On a l'impression que rien ne distingue la France des autres pays occidentaux, ce qui historiquement n'avait pas été le cas et c'est ce qui a choqué les opinions publiques arabes", a-t-il déclaré à Reuters.

D'après lui, la décision du gouvernement français d'interdire les manifestations pro-palestiniennes après l'attaque du 7 octobre, avant que le Conseil d'Etat ne s'oppose à une telle mesure systématique, est l'une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron a perdu du crédit dans le monde arabe.

L'idée d'une politique biaisée de la part du chef de l'Etat est rejetée par des représentants français, qui mettent en avant qu'Emmanuel Macron a constamment réaffirmé les droits des Palestiniens et sa position en faveur d'une solution à deux Etats.

"C'est un objectif dont la France n'a jamais dévié", a déclaré lundi le conseiller de l'Elysée devant des journalistes.

Il est "très probable" qu'Emmanuel Macron rencontre le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et se rende aussi dans une ou plusieurs capitales arabes au Proche-Orient, ont fait savoir des représentants français.

Le chef de l'Etat doit composer avec des tensions dans l'Hexagone à propos du conflit au Proche-Orient et du meurtre d'un enseignant à Arras (Pas-de-Calais) qu'il a qualifié d'acte "terroriste islamiste". Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé qu'il y avait un lien entre l'attentat d'Arras et la situation à Gaza.

Emmanuel Macron doit aussi tenir compte de l'hypothèse que plusieurs ressortissants français soient détenus du Hamas.

Trente ressortissants français ont été tués dans l'attaque du Hamas et sept autres sont portés disparus depuis lors, considérés comme vraisemblables otages. Une ressortissante française est apparue dans une vidéo diffusée par le Hamas.

Emmanuel Macron a promis lors d'une allocution télévisée que la France n'abandonnerait aucun de ses enfants à Gaza. Il a déclaré par ailleurs aux journalistes espérer que la médiation du Qatar puisse aboutir à la libération des otages.

(Reportage Michel Rose, avec John Irish, rédigé par Jean Terzian)

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