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Ligne vers Marseille "très saisonnière", remplissage en demi-teinte : Trenitalia fait le bilan de ses TGV rouges "pas encore rentables"
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/12/2025 à 15:36

Nouvelle concurrente de la SNCF, la compagnie ferroviaire italienne a dressé le panorama de son implantation en France, toujours en phase de consolidation après de lourds investissements.

Un train Frecciarossa, de Trenitalia, gare de Lyon, en décembre 2021 (illustration) ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Un train Frecciarossa, de Trenitalia, gare de Lyon, en décembre 2021 (illustration) ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Quel bilan pour le nouveau concurrent de la SNCF sur les grande lignes vers le Sud et l'Italie? Face à des taux de remplissage encore insuffisants, Trenitalia France va se concentrer sur "la consolidation" et la fidélisation de ses clients en France dans l'espoir de mieux remplir ses TGV rouges desservant Milan, Lyon et Marseille au départ de Paris. "Notre objectif 2026 sera d'être très proche de nos clients, (...) nous n'avons pas l'intention d'ouvrir de nouvelles lignes à court terme", a déclaré le président de Trenitalia France, Marco Caposciutti, lors d'une conférence de presse à Paris de bilan de l'année 2025, organisée mardi 9 décembre.

Cette année, Trenitalia, en concurrence frontale avec la SNCF depuis quatre ans, "a transporté 1,8 million de voyageurs" sur ses trois lignes au départ de Paris, "soit deux fois plus qu'en 2024", a indiqué Fabrice Toledano, directeur commercial, et 4,7 millions de voyageurs depuis son arrivée sur les rails français il y a quatre ans.

Obstacles au démarrage

Les trois lignes Paris-Milan, Paris-Lyon et Paris-Marseille ont généré 90 millions d'euros de revenus en 2025 contre 40 millions en 2024. Mais les opérations "ne sont pas encore rentables", et ne le seront vraisemblablement pas en 2026, a indiqué M. Caposciutti. Le groupe a dû consentir de lourds investissements pour s'installer sur le marché français. Son démarrage a été freiné par un gigantesque éboulement en Savoie en août 2023, qui lui a coûté "500.000 clients" pendant les 19 mois de fermeture du tunnel de la Maurienne, selon M. Toledano.

Tout en maintenant ses projets transeuropéens, notamment le lancement d'un Paris-Londres vers 2030, Trenitalia cherche plutôt à consolider son implantation. En projet notamment un investissement en France pour un centre de maintenance qui servirait aussi à ses trains Paris-Londres. L'an passé, son taux de remplissage moyen sur le Paris-Milan était de 80%, mais seulement de 65% sur Paris-Lyon et Paris-Marseille, cette dernière ligne étant "très saisonnière", a indiqué M. Toledano. En face, la SNCF affiche des remplissages frisant les 90%, grâce notamment à ses TGV low-cost et frugaux Ouigo et à un système informatique de gestion tarifaire performant.

Trenitalia, qui parie plutôt sur une "offre de qualité" pour les voyageurs d'affaires, avec salle de réunion, sièges orientables, wifi gratuit pour tous, et restauration à bord, compte sur l'augmentation des fréquences sur le Paris-Lyon (14 AR quotidiens au lieu de 9 à partir du 14 décembre), et des promotions. Le groupe réfléchit aussi à la création d'une carte de fidélité. "Notre ambition c'est d'élargir le marché ferroviaire, pas uniquement de prendre des clients à la SNCF", souligne M. Toledano.

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