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Liban-Réunion à Paris pour renforcer le processus de désarmement du Hezbollah
information fournie par Reuters 18/12/2025 à 14:57

(Actualisé avec fin de la réunion, porte-parole du Quai d'Orsay)

par John Irish et Jana Choukeir

Des responsables français, américains et saoudiens se sont entretenus jeudi à Paris avec le chef de l'armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, pour tenter de donner une nouvelle impulsion au processus de désarmement du Hezbollah, selon des diplomates.

Les Etats-Unis et la France ont obtenu en novembre 2024 un cessez-le-feu entre le groupe armé chiite et Israël, qui continue néanmoins de mener régulièrement des attaques au-delà de sa frontière nord, le gouvernement de Benjamin Netanyahu mettant en doute les efforts de l'armée libanaise pour empêcher la milice de se réarmer.

Beyrouth s'est engagé dans l'accord de trêve à réserver le monopole des armes aux forces gouvernementales, excluant de fait le Hezbollah. Mais ce dernier, sérieusement affaibli par deux mois de campagne militaire israélienne intense à l'automne 2024, estime que le désarmement ne s'applique qu'au sud du pays.

Face au risque de voir le cessez-le-feu s'effondrer, la réunion de Paris visait à créer des conditions plus solides pour soutenir et surveiller le mécanisme de désarmement et éviter toute escalade israélienne, ont déclaré à Reuters quatre diplomates et responsables européens et libanais.

S'exprimant à l'issue des discussions, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères Pascal Confavreux a déclaré qu'un consensus s'était dégagé pour "documenter sérieusement" les "avancées de la mise en œuvre du plan de restauration du monopole de l'Etat libanais sur les armes".

Les travaux vont se poursuivre sur le sujet et un accord a été conclu sur la tenue d'une conférence sur le soutien aux forces libanaises en février 2026, a-t-il ajouté.

UNE SITUATION "EXTRÊMEMENT PRÉCAIRE"

L'approche des élections législatives au Liban, programmées l'an prochain, renforce la crainte que les jeux partisans et la paralysie politique n'alimentent l'instabilité et dissuadent le président Joseph Aoun de mener à bien le processus, ont déclaré les sources interrogées par Reuters avant la réunion.

"La situation est extrêmement précaire", a souligné un haut responsable sous le sceau de l'anonymat, estimant qu'il n'en faudrait pas beaucoup pour "mettre le feu aux poudres".

Selon lui, Joseph Aoun ne souhaite pas rendre trop public le processus de désarmement de peur qu'il n'attise les tensions avec la communauté chiite dans le sud du pays.

L'armée libanaise ne disposant pas de moyens suffisants pour désarmer le Hezbollah, l'idée serait de renforcer le mécanisme de cessez-le-feu existant en s'appuyant sur des experts militaires français, américains, voire d'autres pays, et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), ont indiqué les mêmes sources.

Des frappes aériennes israéliennes ont visé jeudi plusieurs localités du sud du Liban et de la plaine de la Bekaa, a rapporté l'agence de presse libanaise ANI (Agence nationale de l'information).

L'armée israélienne a dit avoir visé des cibles du Hezbollah dans plusieurs zones, dont un complexe abritant un centre d'entraînement et des dépôts d'armes. Elle a déclaré que ces infrastructures enfreignaient les accords entre Israël et le Liban et menaçaient la sécurité de l'Etat hébreu.

Elle a également déclaré avoir ciblé un combattant du Hezbollah dans la région de Taybeh, au Sud-Liban.

Commentant ces attaques, le président du Parlement libanais Nabih Berri, chef de file du mouvement Amal, allié au Hezbollah, a estimé, cité par l'ANI, qu'il s'agissait d'un "message" adressé par Israël en amont de la réunion de Paris.

(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Sophie Louet)

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