(Actualisé avec éléments supplémentaires)
Le président américain Donald Trump a déclaré mardi que les Etats-Unis ne procéderaient plus à des frappes au Yémen contre les Houthis, annonçant que le mouvement aligné sur l'Iran avait accepté de ne plus mener d'attaques perturbant le fret en mer Noire, un axe crucial de transport maritime au Proche-Orient.
Oman a dit par la suite avoir servi de médiateur à un accord de cessez-le-feu entre Washington et les Houthis, pour lesquels il s'agit d'un virage majeur depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre 2023.
Aux termes de l'accord, les Etats-Unis et les Houthis ne s'attaqueront plus, a ajouté le sultanat dans un communiqué, précisant que cela concernait les navires américains circulant en mer Noire et dans le détroit de Bab al Mandab.
Le communiqué ne fait aucune mention d'une trêve avec Israël, alors que les Houthis lancent des roquettes contre le territoire israélien en guise de soutien aux Palestiniens en marge du siège total de la bande de Gaza mené par l'Etat hébreu en réponse à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.
Mahdi al Machat, chef du conseil politique suprême des Houthis, a déclaré que le mouvement yéménite continuerait de soutenir Gaza et de mener de telles attaques. "A tous les sionistes, restez dans des abris ou quittez immédiatement votre pays, votre gouvernement défaillant ne sera plus en mesure de vous protéger après aujourd'hui", a-t-il dit à la chaîne de télévision contrôlée par les Houthis.
Dans des commentaires distincts, effectués via le réseau social X, le chef du comité révolutionnaire suprême des Houthis a déclaré que la trêve dans l'"agression" américaine contre le Yémen allait être évaluée.
Les Etats-Unis ont intensifié ces derniers mois leurs bombardements au Yémen contre des zones considérées comme contrôlées par les Houthis, avec l'objectif d'empêcher le groupe armé de mener des attaques contre les navires circulant dans la région. Des militants des droits humains ont exprimé leurs préoccupations sur les pertes civiles engendrées par les frappes américaines.
Recevant mardi le Premier ministre canadien Mark Carney à la Maison blanche, Donald Trump a déclaré entre autres devant les journalistes que les Houthis avaient fait savoir qu'ils ne voulaient plus se battre.
"Ils ont dit 's'il vous plaît, ne nous bombardez plus et nous n'attaquerons plus vos navires'", a dit le président américain. "Je vais les croire sur parole. Nous allons arrêter immédiatement de bombarder les Houthis", a-t-il ajouté.
L'armée américaine a frappé plus de 1.000 cibles au Yémen dans le cadre d'une opération débutée le 15 mars, selon des données de l'armée américaine, qui revendique avoir tué "des centaines de combattants et nombre de chefs des Houthis".
Les tensions ont été exacerbées par le tir par les Houthis d'un missile ayant atterri dimanche près de l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. En réponse, Israël a procédé lundi à des frappes aériennes contre le port yéménite de Hodeïdah puis, mardi, à une attaque contre l'aéroport de la capitale Sanaa.
Revenu au pouvoir en janvier à la Maison blanche, Donald Trump a décidé de grandement intensifier les opérations militaires américaines contre les Houthis, alors que son prédécesseur Joe Biden avait ordonné en coopération avec la Grande-Bretagne des séries de frappes aériennes contre des sites appartenant aux Houthis dans le but de protéger le fret maritime.
(Steve Holland, Jarrett Renshaw et Doina Chiacu, avec la contribution de David Brunnstrom et Idrees Ali à Washington, Jaidaa Taha et Menna Alaa El Din au Caire; version française Jean Terzian)
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