Les Moldaves ont commencé à voter dimanche à l'occasion d'élections législatives déterminantes pour la candidature de la Moldavie à l'Union européenne (UE) dans un contexte marqué, selon les autorités, par une campagne russe visant à influencer le scrutin.
Si aucun des deux camps ne remporte la majorité dans cette chambre de 101 sièges, des marchandages politiques risquent de s'ensuivre, perturbant encore davantage l'un des pays les plus pauvres d'Europe, secoué par la guerre en Ukraine voisine et par une ingérence russe présumée.
Pour un gouvernement qui aspire à rejoindre l’UE, le contrôle du Parlement est vital pour les efforts requis à long terme.
Le pouvoir de l'ancienne république soviétique oscille depuis des décennies entre pro-européens et pro-russes. Environ un tiers du pays – la Transnistrie, à l'est du Dniestr – est contrôlé par une administration pro-russe séparatiste et abrite une petite garnison russe.
DESINFORMATION
La présidente Maia Sandu considère l'élection comme un test existentiel pour le pays de 2,4 millions d'habitants, qui entretient également des liens culturels et linguistiques étroits avec son voisin occidental, la Roumanie, et affirme qu'une vaste campagne russe visant à influencer le vote constitue une menace directe.
"Si la Russie prend le contrôle de la Moldavie, les conséquences seront immédiates et dangereuses pour notre pays et pour toute la région", a déclaré Maia Sandu dans un discours lundi dernier.
Les sondages indiquent que son Parti d’action et de solidarité (PAS) pourrait avoir du mal à conserver sa majorité.
Les forces d’opposition comme le Bloc patriotique pro-russe ont exploité le malaise des électeurs face aux turbulences économiques et à la lenteur des réformes, des griefs aggravés par ce que des responsables qualifient de désinformation.
Ces dernières semaines, les autorités ont lancé des centaines de raids ciblant le financement illégal des partis et les réseaux prétendument soutenus par la Russie dans le but de susciter des troubles autour du vote.
Vendredi, la Commission électorale a exclu le parti Heart of Moldova, membre du Bloc patriotique, de l'élection alors qu'il fait l'objet d'une enquête pour financement illicite.
Moscou a nié toute ingérence et a déclaré que le gouvernement contrôlé par le PAS propageait une hystérie antirusse pour gagner des voix.
Sandu et le PAS considèrent l'intégration européenne comme la clé de l'avenir de la Moldavie et de la sortie de l'influence de Moscou, réminiscence de l'ère soviétique.
Mais de nombreux électeurs semblent davantage préoccupés par les questions intérieures, inquiets des conséquences d'un rapprochement avec l'UE pour l'économie moldave, fortement axée sur l'agriculture. Les disparités régionales de revenus accentuent l'incertitude.
Les sondages récents annoncent un résultat serré.
L’importante diaspora pourrait avoir un impact décisif : les électeurs à l’étranger ne sont pas reflétés dans les données des sondages mais ont généralement tendance à soutenir les partis pro-européens.
(Dan Peleschuk, avec Alexandru Fedas à Balti ; version française Elizabeth Pineau.)
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