(Actualisé avec déclarations de Rubio et Netanyahu)
par Nidal al-Mughrabi et Simon Lewis
Israël a détruit lundi une vingtaine de bâtiments dans la ville de Gaza, tuant au moins 16 Palestiniens, selon les services de santé locaux, tandis que le secrétaire d'État américain Marco Rubio a répété après un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que le Hamas ne devait plus exister en tant que groupe armé.
La visite de Marco Rubio coïncide avec la tenue d'un sommet d'urgence organisé au Qatar par les pays arabes, dont certains sont de proches alliés des États-Unis, en réponse à l'attaque menée la semaine dernière par Israël contre des dirigeants du Hamas installés à Doha.
Alors que Marco Rubio a invité le Qatar à poursuivre ses efforts de médiation, Benjamin Netanyahu a déclaré pendant une conférence de presse avec le chef de la diplomatie américaine à Jérusalem qu'Israël assumait "l'entière responsabilité" de l'attaque au Qatar et n'excluait pas d'assassiner d'autres dirigeants du Hamas à l'étranger.
Si Washington avait jugé après la frappe au Qatar que celle-ci n'avait servi "ni les intérêts israéliens, ni les intérêts américains", Marco Rubio a affiché le soutien des États-Unis à la stratégie de Benjamin Netanyahu
"Le Hamas doit cesser d'exister en tant qu'élément armé qui peut menacer la paix et la sécurité de la région", a déclaré le secrétaire d'Etat américain.
Aucune démarche diplomatique n'a pour le moment eu d'effet sur Israël, qui continue de détruire méthodiquement les dernières zones bâties de la bande de Gaza en exigeant la capitulation du Hamas.
"POURQUOI PRENDRE LA PEINE DE FUIR ?"
Une nouvelle série de frappes aériennes meurtrières a poussé lundi des milliers de personnes à fuir des campements de tentes installés dans les ruines de plusieurs quartiers, ont dit des habitants de Gaza.
Les autorités israéliennes ont ordonné aux habitants de la ville de Gaza de partir vers le sud de l'enclave palestinienne, où elles disent avoir établi une "zone humanitaire", mais les Nations unies et de nombreux pays dénoncent un déplacement de population forcé - ce qui constitue un crime de guerre - et soulignent que les conditions de vie dans la prétendue zone humanitaire sont désastreuses, avec notamment une pénurie de nourriture.
"Savez-vous ce qu'est un déplacement ? C'est extraire l'âme de votre corps, c'est l'humiliation et une autre forme de mort", a déclaré Ghada, 50 ans, une mère de cinq enfants du quartier de Sabra, dans la ville de Gaza, qui refuse de partir.
"Ils nous disent d'aller au sud, et quand nous le ferons, il n'y a aucune garantie qu'ils ne nous bombarderont pas là-bas, alors pourquoi se donner la peine de le faire ?"
L'armée israélienne opère depuis des semaines dans au moins quatre quartiers périphériques de l'est de la ville de Gaza, dont trois ont été en grande partie rasés. Elles progressent vers le centre et semblent prêtes à se diriger vers l'ouest, où sont réfugiées la plupart des personnes déplacées.
Selon le Hamas, au moins 350.000 personnes ont dû abandonner leur logement et quelque 1.600 immeubles d'habitation et 13.000 tentes ont été détruits depuis que Benjamin Netanyahu a ordonné à son armée de prendre le contrôle de la ville de Gaza le 10 août.
(Nidal al-Mughrabi au Caire et Simon Lewis à Jérusalem, rédigé par Estelle Shirbon; version française Tangi Salaün; édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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