La ministre de la Santé Stéphanie Rist à l'Assemblée nationale, le 29 octobre 2025, à Paris ( AFP / Thibaud MORITZ )
Le rabot prévu sur les allocations familiales - soit le décalage de 14 à 18 ans de la majoration des allocations - permettra de financer le nouveau "congé de naissance" inscrit dans le projet de budget de la Sécu, a indiqué mercredi la ministre de la Santé.
Ce "congé de naissance supplémentaire" de deux mois par parent, rémunéré à 70% du salaire net le premier mois et 60% le deuxième mois, est une mesure "autofinancée, dans le cadre du sérieux budgétaire qui a été proposé" dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, a indiqué la ministre de la Santé Stéphanie Rist, interrogée par la commission des Affaires sociales du Sénat dans le cadre de l'examen des textes budgétaires.
Cette mesure n'induit pas de déficit supplémentaire pour la Sécu, car elle sera financée par le décalage de la majoration des allocations familiales des 14 ans aux 18 ans de l'enfant (toujours versées à partir du 2e enfant, ndlr), a-t-elle dit.
Selon le journal Le Parisien, ce décalage de la majoration permet à la branche famille d'économiser 200 millions d'euros.
Ce décalage intervient "en raison d'études, notamment de la Drees (Direction statistique des ministères sociaux), mais pas que, qui montrent que le coût d'un enfant est vraiment sensiblement plus important quand il arrive à 18 ans plutôt qu'à 14 ans. Ce qui n'était pas vrai il y a des années" a encore justifié Stéphanie Rist, estimant que l'aide arrivera ainsi au moment où elle est "la plus efficace".
S'agissant de la nouvelle taxe exceptionnelle sur les complémentaires santé, initialement prévue à 2,05% et pourrait grimper à 2,25% - soit 1,1 milliard d'euros - pour financer la suspension de la réforme des retraites, la ministre a invoqué la nécessité d'un "effort partagé" entre tous les acteurs de la Sécurité sociale.
Elle annoncé le lancement d'une mission "avec deux personnalités qualifiées dans les jours qui viennent" pour travailler sur les liens entre Assurance maladie et complémentaire santé "pour faire évoluer notre modèle de financement".
Mme Rist a également défendu fermement le doublement des franchises médicales payées par les patients, qu'elle préfère appeler "forfaits de responsabilité".
"Ce n'est pas de la culpabilisation, ce n'est pas de la stigmatisation", a-t-elle indiqué, mais il y a "15.000, 16.000 personnes qui voient 25 médecins généralistes dans l'année", a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, "18 millions de nos concitoyens (ndlr les mineurs, les femmes enceintes, les bénéficiaires de la complémentaire solidaire) ne paient pas ces franchises" et ne seront pas donc pas concernés, a-t-elle indiqué.
Mme Rist a enfin précisé que les "efforts collectifs" faits dans le budget de la Sécu allaient notamment permettre de financer les maisons France Santé annoncées par Sébastien Lecornu à son arrivée à Matignon, et dont les missions sont encore très floues.
"Dans les prochains jours, le Premier ministre va avoir l'occasion de préciser sa vision" sur ces maisons "qui seront un vrai levier d'accès aux soins", a-t-elle dit.

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