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Les discussions russo-ukrainiennes tournent court à Istanbul
information fournie par Reuters 02/06/2025 à 19:31

(Actualisé avec propositions russes et déclaration de Zelensky)

par Vladimir Soldatkin et Tom Balmforth

Un deuxième cycle de pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine s'est achevé à peine une heure après son ouverture à Istanbul lundi, selon des responsables turcs, au lendemain d'une attaque massive de drones ukrainiens contre des bombardiers stratégiques russes.

Pour des raisons inconnues, les pourparlers - les deuxièmes contacts directs entre les deux parties depuis 2022 - ont commencé avec près de deux heures de retard et ont abouti à un accord sur un nouvel échange de prisonniers, un millier de chaque camp dans un premier temps puis éventuellement 200 supplémentaires, selon le président ukrainien Volodimir Zelensky, et sur un rapatriement des corps de 12.000 soldats.

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a salué une "grande réunion" et dit espérer pouvoir réunir son homologue russe Vladimir Poutine et Volodimir Zelensky en présence de Donald Trump.

Aucune avancée n'a toutefois été observée sur la question du cessez-le-feu réclamé avec insistance par le président américain.

Les négociateurs russes ont néanmoins remis lundi à leurs homologues ukrainiens un document détaillant les exigences russes avant tout cessez-le feu. Vladimir Medensky, l'émissaire de Vladimir Poutine, a également laissé entendre que Moscou pourrait consentir à un cessez-le-feu de deux ou trois jours dans certaines régions, sans plus de précisions.

Les agences de presse russes ont rapporté que les émissaires de Moscou avaient proposé deux pistes pour aboutir à un cessez-le-feu.

La première exigerait de l'Ukraine qu'elle engage un retrait militaire complet de quatre régions de son territoire revendiquées par la Russie, à savoir Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson.

La seconde option consisterait en un ensemble de conditions déjà évoquées par la Russie et jugées inacceptables par l'Ukraine: cette dernière devrait confirmer son statut d'Etat non-nucléaire et renoncer explicitement au déploiement de toute arme nucléaire sur son sol, commencer à démobiliser ses troupes, devenir un pays neutre sans aucune activité militaire étrangère sur son sol, limiter ses propres capacités militaires en hommes et en équipements ou encore renoncer à recevoir des armements et des renseignements de la part des pays occidentaux.

La tenue de ces discussions était accueillie avec un certain scepticisme en Russie où d'influents blogueurs de guerre appellent Moscou à exercer d'impitoyables représailles contre Kyiv après l'attaque conduite dimanche par l'armée ukrainienne, une des plus ambitieuses lancée depuis le début du conflit.

L'Ukraine et la Russie ont publié des évaluations sensiblement différentes des dégâts causés à la flotte russe de bombardiers - un élément clé de son arsenal nucléaire.

Le chef de cabinet de Volodimir Zelensky a déclaré que la délégation ukrainienne avait remis à la Russie, lors des pourparlers de lundi, une liste d'enfants déportés que l'Ukraine souhaite voir rentrer chez eux.

Les autorités ukrainiennes affirment que des centaines d'enfants ont été déplacés de force du territoire ukrainien par les forces russes et qu'elles souhaitent leur retour dans le cadre d'un accord de paix. Moscou affirme que les enfants ont été déplacés pour les protéger des combats.

D'après Volodimir Zelensky, la délégation ukrainienne a transmis une liste de près de 400 enfants à son homologue russe, qui a accepté d'examiner les cas de seulement 10 d'entre eux.

(Reportage de Vladimir Soldatkin, Tom Balmforth et Can Sezer ; version française Jean Terzian, Benjamin Mallet, Nicolas Delame et Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet et Tangi Salaün)

22 commentaires

  • 03 juin 00:33

    Les demandes de Poutine sont comme toujours inacceptables. Sinon qu'il les applique lui-même pour la Russie


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