
( AFP / SAUL LOEB )
Des compagnies aériennes européennes, se disant confortées par la présidence tournante polonaise de l'UE, ont dit jeudi espérer une révision en baisse des règles de dédommagement des passagers en cas de retard.
Cible de longue date des transporteurs: le règlement communautaire 261 qui prévoit depuis 2005, et sauf cas de force majeure, que les compagnies aériennes indemnisent les passagers voyageant en Europe dont les vols sont annulés ou retardés de plus de trois heures.
Ce règlement "coûte huit milliards d'euros par an à l'heure actuelle" aux compagnies, a affirmé la directrice générale d'Airlines for Europe (A4E), Ourania Georgoutsakou, lors d'une conférence de presse à l'occasion de la réunion annuelle de ce lobby du transport aérien européen à Bruxelles.
A4E milite pour une extension du champ des cas de force majeure et "rallonger les seuils de retard" avant qu'un dédommagement soit accordé, a-t-elle ajouté, invoquant les difficultés opérationnelles liées au contrôle aérien dans l'espace aérien européen, en particulier pendant l'été.
"Les passagers paient, en moyenne, davantage pour le règlement 261 qu'ils contribuent aux bénéfices des compagnies. C'est fou", s'est exclamé le patron du groupe Lufthansa, Carsten Spohr.
Ces dirigeants de compagnies se sont dits encouragés par un changement de ton des autorités européennes sur ce dossier, en particulier de la part de la présidence polonaise tournante de l'UE.
La Pologne "travaille très dur à l'heure actuelle avec le Conseil pour réviser et actualiser ce règlement, parce qu'il faudrait qu'il soit adapté aux réalités auxquelles est confronté le secteur aérien européen", a indiqué Marcin Rzeszewicz, directeur du département de la coopération internationale au ministère polonais des Infrastructures, représentant de la présidence jeudi à la réunion d'A4E.
Une réforme du 261 "devrait permettre aux compagnies d'effectuer des opérations stables, profitables et efficaces", tout en garantissant les droits des voyageurs, a-t-il affirmé.
"Il nous faut des règles simples, faciles à comprendre, et justes aussi bien pour les passagers que pour le secteur" aérien, a indiqué pour sa part le Commissaire européen aux Transports et au Tourisme durable, Apostolos Tzitzikóstas, toujours face aux délégués d'A4E.
"La stabilité financière est essentielle pour les compagnies, nous ne pouvons pas créer des règles qui submergent le secteur de fardeaux financiers (...) qui risquent d'empêcher la croissance, donc il nous faut trouver un équilibre entre la stabilité financière des compagnies aériennes et de fortes protections pour les passagers", a-t-il ajouté.
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