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Les buralistes pourront vendre des munitions à partir du 1er janvier 2024
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/11/2023 à 15:46

Les bureux de tabac continuent à diversifier leurs activités. Ils ont obtenu le feu vert du ministère de l'Intérieur pour vendre des munitions.

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Après les cartouches de cigarettes, les cartouches de fusils de chasse. Les buralistes veulent profiter de l'allègement des certifications nécessaires à l'exercice d'activités périphériques au métier d'armurier, prévu au 1er janvier 2024, pour vendre des munitions de chasse. Ils "se sont déjà déclarés intéressés par ce nouveau dispositif par le biais de leur confédération", a confirmé le ministère de l'Intérieur à l' AFP samedi 25 novembre.

Diversification

Les buralistes ont entamé leur diversification ces dernières années, pour pallier la baisse régulière des ventes de tabac , dont ils ont le monopole et qui représente encore leur principale source de revenus. En 2021, ils réalisaient 40 milliards d'euros de ventes par an, dont 21,8 milliards tirés des produits du tabac, sur lesquels ils ont perçu une commission de 8,1%. Mais ces commerçants vivent aussi d'une myriade d'autres services : vente de jeux de la Française des jeux, prises de paris du PMU, bar et restaurant, vente de journaux, snacking, produits du vapotage, gestion de comptes bancaires Nickel et de colis postaux, vente de billets SNCF, paiement des factures du quotidien...

Dès le 1er janvier, ils pourront donc ajouter une nouvelle corde à leur arc, en obtenant dans un premier temps une certification "vente exclusive de munitions". Puis il leur faudra un agrément pour la vente de munitions auprès du préfet, ainsi qu’une autorisation d'ouverture de commerce, délivrée également par le préfet après avis du maire de la commune. Cette certification nouvelle, en lieu et place du diplôme d'État d'armurier ou du certificat de qualification professionnelle d'armurier, sera délivrée "après réussite à un examen faisant suite à une formation adaptée et ciblée de deux jours", précise le ministère de l'Intérieur. Cette certification portera sur "la seule vente de munitions des catégorie C (pour la chasse principalement) et D (munitions variées dont l’acquisition est libre aux majeurs)".

Concurrence pour les armureries

Le sujet a fait irruption la semaine dernière sur la chaîne Chassons TV . Le chef du Service central des armes et explosifs du ministère de l'Intérieur, Jean-Simon Mérandat, y a expliqué que ces ventes seraient autorisées dès le 1er janvier prochain. Contacté vendredi par l' AFP , le président de la Confédération des buralistes Philippe Coy préfère temporiser, en évoquant plutôt le premier trimestre 2024. Cette "bonne" mesure est bien envisagée "en concertation avec l'ensemble des acteurs concernés", dont les armuriers et les fabricants de munitions, a confirmé samedi le président du Syndicat national des producteurs de gibier de chasse Interprochasse, Jean-Christophe Chastang.

La plupart des armuriers s'en inquiètent, craignant une nouvelle concurrence. La marge réalisée par les buralistes fait encore l'objet de discussions, mais "les bureaux de tabac seront plus chers que les armuriers", tente de rassurer Yves Gollety, président de la chambre syndicale nationale des armuriers. Et "si les armuriers se débrouillent bien et alimentent les bureaux de tabac, c’est un business pour eux aussi". Le constat est partagé par l'ensemble des acteurs de ce dossier : avec le recul du nombre d'armureries, les chasseurs sont contraints de faire davantage de route pour s'approvisionner en cartouches. "Il y a des endroits ou les gens doivent faire 150 kilomètres pour chercher une boîte de cartouches , (...) ça c’est plus possible", souligne le président de la fédération des chasseurs Willy Schraen.

Limiter les stockages

La fédération des buralistes se présente comme le "premier réseau de commerces de proximité" , avec quelque 23.300 points de vente à travers la France. Son maillage territorial "permettra non seulement de limiter les déplacements pour l'acquisition de munitions de chasse, mais également des stockages importants", fait valoir l'Intérieur. Le stockage est en effet un enjeu de sécurité pour les chasseurs, de même que la vente par voie postale "source de problématiques récurrentes" pour le ministère.

L'idée est cependant loin de faire l'unanimité. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) s'interroge ainsi sur son caractère "raisonnable", affirmant que "deux buralistes sur trois continuent de vendre du tabac à des mineurs en toute illégalité" . Pour la vente de munitions de catégorie C, les buralistes devront impérativement s'assurer que le client est bien titulaire d'un titre d'acquisition valide, comme un permis de chasse ou une licence de tir, veut rassurer le ministère.

7 commentaires

  • 27 novembre 17:29

    Comme le gouvernement est incapable de maîtriser la situation, on va faciliter l'armement des Français. Ce qu'ils n'ont pas prévu c'est qu'avec les cambriolages fréquents des bureaux de tabac, il n'est pas sûr que les munitions aillent du bon côté !


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