Ce n'est pas "au président de censurer lui-même Lucie Castets", a tranché l'ancien chef de l'État.

François Hollande à Paris, le 18 juillet 2024. ( AFP / BERTRAND GUAY )
Emmanuel Macron a commis une "faute institutionnelle" en refusant de nommer Lucie Castets à Matignon, estime François Hollande, dans un entretien au Point mercredi 28 août. L'ancien président avance cependant que les socialistes doivent "soutenir tout ce qui peut faire avancer le pays".
Le président a refusé en début de semaine de nommer Première ministre la candidate du Nouveau Front populaire au poste de Premier minitre, au nom de la "stabilité institutionnelle". "C'est une faute institutionnelle", affirme , jugeant que "ça n'était pas au président de la République de 'censurer' lui-même Lucie Castets" . Une "faute politique" aussi, car le rejet de la candidate du NFP par l'Assemblée était certes "fort possible" mais aurait du même coup donné "une légitimité plus forte" à "l'émergence d'une solution alternative".
Les options sont d'autant plus limitées que François Hollande pense qu'une alliance avec le centre serait "inévitablement vouée à une impasse". "Je ne crois pas à l'alliance avec le centre. Il n'existe pas et, quand il existe, c'est la droite", tranche-t-il. Mais cela "ne doit pas empêcher les socialistes de soutenir tout ce qui peut faire avancer le pays", car "la question n'est plus seulement avec qui gouverner mais pour quoi faire", ajoute-t-il.
"Trahison" des Socialistes ?
Message transmis à ses camarades du PS, qui ont affiché leurs divisions mardi sur la ligne à tenir vis-à-vis d'un éventuel gouvernement mené par une personnalité de gauche, comme l'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve, dont le nom revient régulièrement ces derniers jours. Arthur Delaporte, député PS du Calvados, a cependant assuré sur Sud Radio que son groupe avait défini "une position extrêmement claire" et que "tout gouvernement qui sera la perpétuation du macronisme sera évidemment censuré".
Mais Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, a constaté sur CNews et Europe 1 qu'"il y a une branche au sein du PS qui préférerait participer à des opérations de soutien ou de maintien de la macronie au pouvoir", ce qui "serait une trahison du vote des électeurs". Même mise en garde de la cheffe de Écologistes Marine Tondelier, qui a déclaré sur LCI que ceux qui pactiseraient avec le camp présidentiel "se trahiraient durablement" et que "l'histoire les jugera".
Par ailleurs, François Hollande justifie sont ralliement au NFP, "malgré toutes les réserves" qu'il avait et qu'il a toujours à l'égard de LFI. Cette alliance va permettre, selon lui, de "rééquilibrer la gauche" en faveur de sa "famille de pensée, la social-démocratie". Il voit également un moyen de faire barrage à l'extrême-droite.
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