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Législatives 2024 : les organisations patronales s'inquiètent du programme économique du RN
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/06/2024 à 09:27

Assurance-chômage, simplification, réindustrialisation ou même dette... Les sujets mis en suspens par la dissolution sont nombreux.

( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )

Les organisations patronales se sont inquiété lundi 10 juin du programme économique du Rassemblement national (RN), qui pourrait être mis en œuvre si le parti d'extrême droite remportait les élections législatives anticipées prévues les 30 juin et 7 juillet.

Après avoir envisagé une prise de position commune, les trois organisations patronales représentatives, le Medef, qui défend notamment les grandes entreprises, la CPME (petites et moyennes entreprises) et l'U2P (entreprises de proximité) y ont renoncé, tout en réagissant avec une anxiété partagée à la dissolution de l'Assemblée nationale.

"Une nouvelle campagne démarre dans laquelle nous ne partagerons pas certaines visions politiques incompatibles avec la compétitivité des entreprises et la prospérité du pays et de nos concitoyens ", a remarqué sans autre détail le Medef, dans une déclaration à l' AFP . Cependant, signe d'une certaine inquiétude, son président Patrick Martin a échangé lundi matin avec Michel Picon, le président de l'U2P, alors que les deux organisations ont actuellement de vifs désaccords.

"Propositions économiques folles"

"Nous avons convenu de mettre ces sujets en pause pendant la campagne, pour prioriser les intérêts de nos entreprises petites et grandes face aux risques de propositions économiques ou sociales folles ", a expliqué Michel Picon à l' AFP . Il a évoqué de "l'amertume" après une dissolution qui met en péril des projets de loi intéressant les petites entreprises, comme ceux sur la simplification ou sur la fin de vie, et déploré qu'on n'ait "aucune information" sur le sort de la réforme de l'assurance-chômage, ou de la future loi Travail.

L'U2P, a-t-il rappelé, avait estimé en 2022 que le programme économique de Marine Le Pen, "s'il était décliné, aurait des conséquences mauvaises pour l'entreprise". Cette organisation patronale veut "respecter le choix du peuple, mais le RN doit dire plus précisément ce qu'il entend sur les sujets ayant un impact fiscal, social, économique pour les petites entreprises", a-t-il ajouté, citant la retraite à 60 ans ou l'immigration : sur ce point, "qu'en est-il pour tous les gens qui bossent chez nous aujourd'hui ?", s'est demandé Michel Picon.

La CPME a rappelé dans un communiqué ses priorités, à savoir poursuite de la politique de l'offre, décarbonation de l'économie et réformes du système de protection sociale. Elle a souligné l'énormité de la dette publique : "Quiconque engagerait des réformes coûteuses sans prendre en compte cet élément exposerait la France à un risque majeur", a-t-elle prévenu.

"Pas de panique, ce n'est pas fait"

À titre individuel, les patrons essayaient lundi de garder la tête froide face au possible impact d'une poussée du RN. "Le message, c'est : 'D'abord, pas de panique, ce n'est pas fait !'", soulignait la direction d'un poids lourd du CAC 40, ajoutant : "Tout le monde veut renverser la table mais, une fois au pouvoir, les responsabilités, ça responsabilise ! ".

"Nous sommes des acteurs économiques qui ne faisons pas de politique", assurait pour sa part Thierry Cotillard, patron des Mousquetaires/Intermarché. Mais "quels que soient les politiques nous irons défendre âprement nos positions", prévenait-il.

Le patron de la filiale française d'un groupe industriel européen regrettait "qu'on ne sache rien" du programme économique du RN. "On vient de vivre pendant 10 ans une amorce de réindustrialisation avec une politique de l'offre qui a porté ses fruits. Est-ce que tout cela sera poursuivi ?", s'interrogeait-il.

Dans la majorité, on se demandait lundi si quelques patrons ou hauts fonctionnaires ne seraient pas tentés par une aventure personnelle avec le RN en cas de score élevé de celui-ci en juillet.

Un député Renaissance craignait ainsi qu'"un écart très important convainque un certain nombre de gens compétents de monter dans le wagon", et que cela "professionnalise le RN". Mais pour l'instant, "les digues tiennent", se rassurait-il. "Il n'y a pas de contagion du patronat par le RN" , estimait aussi un ancien ministre, tout en s'alarmant également "du cynisme de certains qui préparent la suite".

20 commentaires

  • 11 juin 12:12

    haha, les bots sont en marche pour faire croire que le RN, ce n'est pas l'extrême-droite. Bon courage, avec des militants qui font le salut hitl...


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