"Spectacle affligeant", "honte"... Les membres du Nouveau front populaire n'arrivent pas à s'accorder sur nom pour Matignon, près de 10 jours après le second tour des législatives.

Les cadres des partis formant le Nouveau front populaire à Paris, le 24 juin 2024. ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Après Huguette Bello rejetée par le PS et les écologistes, c'est au tour de la France insoumise de refuser le nom pourtant proposé par l'ensemble de leurs partenaires du Nouveau front populaire. Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a jugé mardi 16 juillet "pas sérieuse" l'idée de proposer Laurence Tubiana pour Matignon, car cela ferait "rentrer par la fenêtre les macronistes".
Les Insoumis ne peuvent "s'imposer à tous les autres", a répliqué le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui maintient l'hypothèse d'une candidature de cette spécialiste du climat.
"Je ne vois pas au nom de quoi il faudrait considérer que, quand il y a trois formations politiques sur quatre (ndlr: communistes, écologistes et socialistes) et en réalité une majorité de parlementaires du Front populaire qui sont prêts à accepter cette candidature, je ne vois pas en quoi il faudrait considérer que la parole d'un seul s'impose à tous les autres", a déclaré sur France Inter Olivier Faure.
"Si c'est effectivement ce profil sur lequel travaillent nos partenaires, je tombe de ma chaise" , a déclaré un peu plus tôt sur France 2 Manuel Bompard qui reproche à Christine Tubiana d'avoir "signé il y a quatre jours une tribune dans laquelle elle appelait à constituer une coalition et un programme commun avec les macronistes".
Une "coalition avec les macronistes" ?
"L'objectif est bien de constituer un gouvernement du Nouveau Front populaire pour appliquer le programme du Nouveau Front Populaire et certainement pas de préparer une coalition avec les macronistes", a martelé Manuel Bompard.
Olivier Faure a pour sa part exposé sa différence de stratégie avec les Insoumis. Actant que le Nouveau Front populaire a "une majorité trop relative" à l'Assemblée nationale - avec moins de 200 députés sur une majorité absolue de 289 -, le socialiste a souligné qu'il "faudra bien à un moment discuter avec le Parlement".
Il faudra "chercher à convaincre une majorité et ensuite faire en sorte de trouver les compromis éventuels qui permettent d'avancer le plus loin possible", a-t-il plaidé. Le but n'est pas d'avoir "un gouvernement qui durerait trois semaines mais d'avoir un gouvernement qui gouverne dans la durée pour permettre aux gens de vivre mieux", a-t-il lancé aux Insoumis.
"C'est un spectacle affligeant que tout ça . Et je le redis à Manuel Bompard : s'il veut quitter le Nouveau Front populaire, c'est une lourde responsabilité qu'il prendrait", a réagi sur BFMTV le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel. "Je m'interroge sur leur choix véritable: ils veulent construire, répondre aux attentes des Français ou trouver un prétexte pour partir et rester dans l'opposition qui est beaucoup plus confortable ", a-t-il glissé.
"C'est une honte, a estimé sur BFMTV le député de la Somme, François Ruffin. Nos dirigeants ne sont pas à la hauteur des gens qui ont glissé un bulletin de gauche dans l'urne en y mettant un peu d'espoir." Il en a appelé à "en cesser" "avec les apparatchiks et le cartel des partis". Pour lui, ce sont les députés du Nouveau front populaire qui doivent voter pour désigner un nom à proposer à Emmanuel Macron.
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