
L'ancien Premier ministre Michel Barnier parle à la presse après le premier tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris, le 21 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )
Sans surprise, l'ancien Premier ministre LR Michel Barnier est arrivé très largement en tête dimanche du premier tour de la législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris, réputée imperdable pour la droite, et affrontera au second tour la socialiste Frédérique Bredin.
Le candidat des Républicains a annoncé remporter plus de 45% des voix au premier tour lors de ce scrutin marqué par "une très forte abstention" de près de 75%, l'expression selon lui d'"une inquiétude et un mécontentement, une lassitude, à l'égard de la situation politique nationale actuelle".
Sa qualification avait été annoncée un peu plus tôt par le président des LR et ministre démissionnaire de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Aucun chiffre officiel n'a été publié dans la soirée.
Le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République apparaît désormais bien placé pour devenir le seul député LR de la capitale, dont les 18 circonscriptions sont partagées depuis 2022 entre la gauche et les macronistes. Et pour retrouver les bancs de l'Assemblée nationale, moins d'un an après y avoir été renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires.
Sa concurrente socialiste Frédérique Bredin, 68 ans, une ancienne ministre de François Mitterrand, seule candidate de la gauche dans la circonscription, a revendiqué près de 32% des voix à ce scrutin où 17 candidats étaient en lice, dont le RN Thierry Mariani, arrivé loin derrière en troisième position.
"Le choix est désormais très clair, entre d'un côté notre candidature commune de la droite et du centre et de l'autre côté, la candidate de la gauche, soutenue par LFI et Jean-Luc Mélenchon", a lancé devant les militants Michel Barnier, qui a pris pour suppléante la maire Horizons du 5e arrondissement, Florence Berthout.
Frédérique Bredin a taclé dans un communiqué un "échec historique de la droite avec moins de 50%" dans cette circonscription huppée de la rive gauche de la capitale (environ 100.000 habitants) à cheval entre les 5e, 6e et 7e arrondissement, historiquement ancrée à droite.
Cette élection avait été provoquée en juillet par l'invalidation par le Conseil constitutionnel de l'élection du député macroniste Jean Laussucq pour irrégularités dans ses comptes de campagne.
Les candidats ont dû mener une campagne éclair, au grand dam de la candidate du PS qui a demandé en vain le report du scrutin, jugeant les délais "scandaleusement courts".
Pour Michel Barnier, 74 ans, la campagne avait mal démarré, quand Rachida Dati a menacé de se présenter face à lui, le soupçonnant d'avoir des ambitions municipales. La maire du 7e arrondissement a finalement jeté l'éponge in extremis, après avoir obtenu de Bruno Retailleau l'investiture des Républicains pour les municipales à Paris de mars prochain.
- Un député "exigeant et loyal" -
Dimanche soir, la ministre démissionnaire de la Culture a félicité Michel Barnier et son "score remarquable de 58,5%" dans le 7e arrondissement".

Frédérique Bredin et Michel Barnier, candidats à la législative partielle de la deuxième circonscription de Paris ( AFP / Julien DE ROSA )
Vendredi, lors de son dernier meeting de campagne, M. Barnier a promis d'être "un député exigeant et loyal à l'égard du nouveau gouvernement", et souhaité "bon courage" au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu pour trouver un compromis sur le budget.
Celui qui avait fait de la Savoie son fief électoral pendant des années - député, sénateur, président de l'assemblée départementale - avait assuré vivre "depuis douze ans" dans cette circonscription des beaux quartiers de Paris, qui longe la Seine du jardin du Luxembourg à la Tour Eiffel, pour justifier sa candidature.
Mais c'est à la faveur d'une procuration donnée par "un ami" qu'il s'est rendu aux urnes dimanche, faute d'inscription sur les listes électorales parisiennes.
Frédérique Bredin a elle aussi déjà connu le Palais Bourbon en tant que députée de Seine-Maritime.
Elle était ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1993) durant les Jeux d'olympiques d'hiver d'Albertville, dont Michel Barnier était le co-organisateur. Elle a également été maire de Fécamp, députée européenne, avant de prendre la tête du Centre national du cinéma entre 2013 et 2019.
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