
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France
Le risque inflationniste en zone euro paraît "plutôt faible" et pourrait même être orienté à la baisse, a déclaré vendredi François Villeroy de Galhau, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), alors que le bloc est confronté aux incertitudes sur l'impact des droits de douane américains sur l'évolution des prix et l'activité économique.
"Le risque inflationniste supplémentaire qui était craint il y a quelques semaines me paraît aujourd'hui écarté", a-t-il dit au cours d'un entretien accordé à Boursorama.
"Il est même assez probable qu'aujourd'hui les risques sur l'inflation soient à la baisse", a ajouté celui qui est aussi gouverneur de la Banque de France.
Les propos du banquier central interviennent après que la BCE a abaissé une nouvelle fois jeudi ses taux d'intérêt directeurs afin de soutenir la fragile croissance économique de la zone euro sur fond d'inquiétudes quant à l'impact des tensions commerciales déclenchées par le président américain Donald Trump.
Il s'agit de la septième baisse du coût du crédit en un an de la part de l'institut de Francfort.
Les pressions inflationnistes se sont nettement atténuées et les récentes turbulences sur les marchés financiers liées aux annonces de l'administration de Donald Trump ont alimenté les anticipations sur nouvelle baisse des taux de la BCE en juin.
Dans un environnement qu'il a comparé à plusieurs reprises à une "mer agitée", François Villeroy de Galhau a toutefois plaidé pour que la BCE adopte un "pragmatisme agile".
"Nous prendrons la décision de juin début juin (...) mais disons que les diverses options sont ouvertes", a-t-il dit.
"Nous ne voyons pas de tension sur les marchés. Ils ont fonctionné correctement. La volatilité s'est accrue, mais ça, c'est à cause de l'incertitude économique", a-t-il ajouté.
François Villeroy de Galhau a par ailleurs été interrogé sur les propos tenus jeudi par le président américain Donald Trump qui a pris pour cible le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, l'accusant de "faire de la politique" en ne baissant pas les taux d'intérêt et affirmant qu'il avait le pouvoir de l'évincer rapidement.
"Je pense qu'il a tort, pour le dire très simplement", a estimé le gouverneur de la Banque de France lorsqu'on lui a demandé si le président américain avait raison ou non de reprocher à Jerome Powell d'être trop lent à réduire le coût du crédit.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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