Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Le président iranien Ebrahim Raïssi tué dans un accident d'hélicoptère
information fournie par Reuters 20/05/2024 à 13:00

Le président iranien Ebrahim Raïssi à Téhéran, Iran

Le président iranien Ebrahim Raïssi à Téhéran, Iran

par Parisa Hafezi et Yomna Ehab

Le président iranien Ebrahim Raïssi est décédé dans un accident d'hélicoptère survenu dimanche par un épais brouillard dans une zone montagneuse alors qu'il revenait d'un déplacement à proximité de la frontière avec l'Azerbaïdjan, ont annoncé lundi les autorités iraniennes.

Tous les passagers de l'appareil, parmi lesquels figurait notamment le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, ont péri dans l'accident.

Le premier vice-président, Mohammad Mokhber, va assurer l'intérim, a déclaré le guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, cité par l'agence de presse officielle l'agence de presse de la République islamique (IRNA).

"J'annonce cinq jours de deuil public et je présente mes condoléances au cher peuple iranien", a déclaré Ali Khamenei dans un communiqué.

En vertu de la Constitution, un conseil composé du président par intérim, du président du Parlement et du chef de l'appareil judiciaire devra organiser l'élection d'un nouveau président dans un délai maximal de 50 jours.

L'hélicoptère a complètement brûlé dans l'accident, a indiqué un peu plus tôt à Reuters un représentant iranien, alors que les équipes de secours venaient de localiser l'appareil après des recherches tout au long de la nuit de dimanche.

La presse officielle à Téhéran a indiqué que l'accident a été provoqué par les mauvaises conditions météorologiques, qui ont par ailleurs compliqué les efforts de recherche.

La télévision publique iranienne a diffusé les images de secouristes, munis de lampes torches et de radars GPS, traversant à pieds une zone montagneuse plongée dans une obscurité totale et balayée par un blizzard.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Ali Bagheri Kani a été nommé ministre des Affaires étrangères par intérim à la suite du décès d'Hossein Amirabdollahian, a rapporté l'IRNA.

Cet accident survient dans un contexte délicat en Iran, où la colère de la population est croissante à l'égard d'un ensemble de crises politique, sociale et économique.

Téhéran fait face aussi à une pression internationale accrue concernant le développement de son programme nucléaire et le renforcement de ses liens militaires avec la Russie en marge de la guerre en Ukraine.

Dès dimanche, le guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, auquel appartient le dernier mot pour les grandes décisions politiques, a cherché à rassurer les Iraniens en déclarant que la continuité des affaires de l'Etat ne serait pas perturbée.

POTENTIEL SUCCESSEUR DE KHAMENEI

Ebrahim Raïssi, 63 ans, a ordonné depuis son arrivée à la présidence en 2021 un renforcement des lois de moralité et réprimé dans le sang les vastes manifestations anti-gouvernementales ayant découlé notamment de ces mesures. Il a par ailleurs adopté une position rigide dans les négociations avec les puissances mondiales destinées à raviver l'accord de 2015 encadrant les activités nucléaires iraniennes.

Les messages de condoléances ont afflué de la part des voisins et alliés régionaux de l'Iran, notamment des dirigeants de l'Arabie saoudite, de la Syrie, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, du Qatar, de la Jordanie, de l'Irak et du Pakistan.

Le président russe Vladimir Poutine a qualifié Ebrahim Raïssi de "véritable ami de la Russie", tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit "profondément choqué et attristé".

De leur côté, l'Union européenne et le Japon ont exprimé leurs condoléances.

Le Hamas, groupe islamiste palestinien soutenu par l'Iran, qui combat les forces israéliennes à Gaza avec le soutien de Téhéran, a publié un communiqué exprimant sa sympathie au peuple iranien pour "cette immense perte".

Le Hezbollah libanais et les rebelles houthis au Yémen, eux aussi soutenus par l'Iran, ont également publié des déclarations faisant l'éloge du président défunt.

Le Conseil national de la résistance iranienne, groupe d'opposition en exil, a quant à lui qualifié sa mort "coup stratégique monumental et irréparable" porté à Ali Khamenei et au régime.

Dans la région, les tensions sont vives depuis l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre dernier en Israël, lequel a répondu en lançant un siège total de la bande de Gaza, désormais entré dans son huitième mois. Des groupes alignés sur Téhéran mènent depuis lors des attaques régionales en soutien aux Palestiniens.

Ebrahim Raïssi, "dur" du régime théocratique iranien, était considéré par de nombreux observateurs comme l'un des favoris pour succéder à Ali Khamenei, 85 ans.

Le président iranien s'était rendu dimanche à la frontière avec l'Azerbaïdjan pour l'inauguration du barrage de Qiz-Qalaisi, un projet commun avec Bakou.

(Parisa Hafezi à Dubai et Yomma Ehab au Caire, avec Stephen Coates et Alex Richardson, version française Jean Terzian et Kate Entringer)

34 commentaires

  • 20 mai 21:00

    c'est curieux qu'un pays comme l'iran qui n'a jamais provoqué de guerre suscite autant de haine ...


Signaler le commentaire

Fermer