La mesure de l'audience des organisations syndicales sera publiée mardi: la hiérarchie actuelle - avec la CFDT en tête, suivie de loin par la CGT - ne devrait pas changer, en dépit d'un syndicalisme revigoré par la mobilisation contre la réforme des retraites en 2023.

( AFP / BERTRAND GUAY )
Les résultats seront présentés à 14H00 aux organisations syndicales lors d'une réunion du Haut Conseil du dialogue social, puis adressés à la presse par communiqué.
Depuis la réforme de la représentativité syndicale en 2008, cette audience est calculée tous les quatre ans en additionnant les suffrages recueillis par les syndicats lors des élections professionnelles (CSE) organisées dans les entreprises d'au moins 11 salariés, lors des élections aux chambres départementales d'agriculture et dans les très petites entreprises (TPE).
Les syndicats représentatifs, recueillant plus de 8% des suffrages, peuvent négocier des accords, désigner des conseillers aux prud'hommes, percevoir des subventions.
L'enjeu est essentiel pour les organisations syndicales, particulièrement pour les trois premières (CFDT, CGT et FO) avant leurs congrès respectifs prévus en 2026.
La CGT, qui a été détrônée en 2017 par la CFDT, espérait endiguer sa baisse. Mais, dans les faits, si la centrale syndicale de Montreuil est arrivée largement première dans le scrutin des "Très petites entreprises" (TPE) ou employés chez des particuliers (avec 27,64% des suffrages exprimés), devant la CFDT (14,86%), cela ne suffira pas à la faire repasser en tête sur l'ensemble des salariés du privé.
Selon une source syndicale, interrogée par l'AFP, sous couvert d'anonymat: "La CGT s'attend a priori plutôt à ce que l'écart s'accroisse avec la CFDT".
"On essaye d'inverser la tendance et sur certains aspects on est mieux compris" mais la mission reste difficile, confie anonymement un responsable de la CGT, qui pointe "une baisse du syndicalisme au niveau global".
Un rapport de la Direction des études du ministère du Travail (Dares) publié en janvier pointait une baisse de trois points de pourcentage du nombre d'entreprises ayant une instance élue de représentants du personnel et une baisse de cinq points, entre 2017 et 2023, de celles ayant des délégués syndicaux.
Pour nombre d'acteurs, sont en partie responsables de cette baisse les ordonnances Macron de 2017 qui ont fusionné les délégués du personnel, les comités d'entreprise et les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en une instance unique, le comité social et économique (CSE), et rendent plus difficile le travail des élus.
Reste que peu de salariés ont participé aux différents scrutins, qui se sont pourtant déroulés après une séquence favorable aux syndicats. Ces derniers ont mobilisé plus d'un million de personnes contre la très controversée réforme des retraites, adoptée en 2023 et de nouveau débattue par des organisations syndicales et patronales à l'invitation du Premier ministre.
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