
(Crédits: Adobe Stock)
Après plusieurs années de hausse, le nombre de Livrets d'épargne populaire (LEP), placement réservé aux ménages modestes, est en baisse en 2025, indique jeudi la Banque de France, qui appelle les banques à en faire davantage pour en doter leurs clients éligibles.
"Il faut (...) que les banques au maximum appellent l'attention de leurs clients sur l'intérêt du Livret d'épargne populaire", a affirmé le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau à l'occasion de la sortie du rapport annuel de l'épargne réglementée.
"Plus mon message de mobilisation des banques est (...) entendu par ses destinataires, plus ça sera efficace", a-t-il ajouté.
Après avoir augmenté d'un million l'an dernier, le nombre de titulaires de LEP a diminué entre janvier et avril pour s'installer sous la barre des 12 millions, à 11,8 millions fin avril.
"Cette baisse n'augure pas du tout d'une inversion de tendance", a souligné M. Villeroy de Galhau, qui table sur 12,2 millions de LEP à la fin de l'année, cependant en dessous de l'objectif qu'il s'était lui-même fixé à 12,5 millions de livrets à l'été 2024.
Ce volume reste loin des plus de 19 millions de ménages identifiés par la Banque de France comme clients potentiels, en raison notamment leur capacité d'épargne et encore plus loin des 31 millions de personnes éligibles, selon la même source.
L'ouverture d'un LEP se fait sous conditions de revenus: il ne faut par exemple pas excéder 22.823 euros de revenu net fiscal en 2023 pour une personne seule, davantage à mesure que le nombre de parts de quotient familial augmente.
D'eux-mêmes, les établissements bancaires ne participent que timidement à l'essor du LEP: le produit est loin d'être en tête de gondole des agences ou des sites internet des établissements bancaires.
Après un pic à 82,8 milliards d'euros atteint à la fin de mois de mars, l'encours sur les LEP décroît depuis deux mois, pour atteindre 79,6 milliards d'euros, selon les dernières données publiées par la Caisse des dépôts (CDC).
Gratuit, défiscalisé et liquide, le LEP est pourtant aujourd'hui le produit d'épargne garanti le mieux rémunéré, même si son taux a connu en 18 mois sa chute la plus lourde depuis 2009, passant de 6% à 2,7%.
Le "coup de pouce" décidé mercredi par la Banque de France et le ministère de l'Économie, permettant de limiter la baisse de son taux, de 3,5% aujourd'hui à 2,7% au 1er août, sera-t-il suffisant pour restaurer son attrait?
Le ministère de l'Économie s'est engagé à faire envoyer un courriel d'information, via le service des impôts, aux personnes éligibles, une initiative saluée par la Banque de France.
Le gouverneur de la Banque de France s'est par ailleurs prononcé contre la création de nouveaux livrets d'épargne réglementée: "ça fragmenterait encore plus le paysage, chacun de ces livrets est compliqué à distribuer, à connaître par les épargnants", a-t-il expliqué.
La bonne question selon lui, c'est l'emploi des fonds actuels, fléchés vers telle ou telle priorité, comme le nucléaire par exemple.
Les propositions politiques de lancer de nouveaux livrets thématiques sont fréquentes, mais la plupart font flop.
8 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer