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Le Japon envisage de réviser sa politique de lutte contre la déflation - sources
information fournie par Reuters 19/12/2022 à 12:21

        * 
      Statu quo attendu sur les taux à l'issue de la réunion de
la BoJ
    

        * 
      La BoJ pourrait modifier en 2023 sa politique ultra
accommodante
    

        * 
      L'inflation à 2% pourrait devenir un objectif à long terme
-analyste
    

        * 
      La BoJ doit se tenir prête à relever ses taux -
ex-vice-gouverneur
    

        * 
      Les rendements japonais montent et le yen se raffermit
face au
dollar 
    

  
    par Tetsushi Kajimoto et Leika Kihara
       TOKYO, 19 décembre (Reuters) - Le Japon pourrait réviser
l'an prochain sa stratégie de lutte depuis dix ans contre la
déflation, ont déclaré à Reuters des sources, alors que les
marchés financiers parient que la faiblesse du yen et la hausse
des prix à la consommation forceront la banque centrale
japonaise à finalement abandonner sa politique monétaire ultra
accommodante.
    Cette modification pourrait intervenir après la nomination
en avril d'un nouveau patron à la tête de la Banque du Japon
(BoJ), ont précisé les sources, ce qui faciliterait un
ajustement de la politique mise en place par l'actuel gouverneur
de la banque centrale, Haruhiko Kuroda.
    Sous la pression du Premier ministre de l'époque, Shinzo
Abe, qui souhaitait des mesures plus audacieuses pour lutter
contre la déflation, la BoJ a signé une déclaration commune avec
le gouvernement japonais en 2013 dans laquelle elle s'engageait
à atteindre son objectif d'inflation de 2% "le plus tôt
possible".
    Cet engagement a été au coeur de la stimulation monétaire
intense mise en oeuvre par Haruhiko Kuroda et a servi de
justification au maintien de taux d'intérêt à un niveau ultra
bas au Japon, à l'opposé des autres grandes banques centrales
qui ont abandonné leur politique accommodante pour s'attaquer à
une inflation persistante via une stratégie plus restrictive. 
    Certains responsables du cabinet du Premier ministre Fumio
Kishida souhaitent désormais réviser la déclaration de 2013,
estimant que l'objectif de lutte contre la déflation n'est plus
en phase avec l'évolution économique actuelle, caractérisée par
une hausse des prix, ont-ils fait savoir.
    "Etant donné que nous aurons un nouveau gouverneur à la BoJ,
il y aura probablement une nouvelle déclaration", a dit l'un
d'eux. "Mais aucune décision n'a encore été prise quant à la
forme qu'elle pourrait prendre", a-t-il ajouté. Une autre source
proche du gouvernement japonais a partagé ce point de vue.
    L'agence de presse Kyodo a rapporté samedi que le
gouvernement japonais était prêt à réviser la déclaration de
2013 pour faire de l'objectif d'inflation de la BoJ un objectif
plus flexible, avec une certaine marge de manoeuvre.
    Sur les marchés, la monnaie japonaise  JPY=EBS  a bondi
lundi de 0,5% à 135,76 yens pour un dollar et les rendements
obligataires ont augmenté tandis que l'indice boursier Nikkei
 .N225  est tombé à son plus bas niveau en six semaines, les
investisseurs considérant que cette information  accroît la
probabilité d'un abandon des mesures de relance.
    Interrogé sur les informations de Kyodo, Hirokazu Matsuno,
le secrétaire général du cabinet du Premier ministre japonais, a
cependant déclaré à la presse lundi qu'il n'y avait aucune
raison pour que le gouvernement révise la déclaration de 2013.
    CHANGEMENT DE CAP SUR LES "ABENOMICS"
    Une révision de cette déclaration serait le dernier clou
dans le cercueil de l'ex Premier ministre du Japon Shinzo Abe,
tué par balles en juillet dernier à 67 ans lors d'un meeting
électoral.
    Les "Abenomics" de Shinzo Abe, ce programme économique
composé de "trois flèches" dont l'assouplissement monétaire
massif, des dépenses budgétaires et des réformes structurelles,
censé sortir le Japon de la déflation, n'a pu être mis en place
qu'avec le soutien de l'actuel gouverneur de la BoJ, Haruhiko
Kuroda.
    Selon des analystes, une révision qui assouplirait
l'objectif d'inflation de 2% de la BoJ pourrait servir de
déclencheur à la suppression progressive du programme de relance
de Haruhiko Kuroda.
    "Dans le cadre d'une nouvelle déclaration commune légèrement
modifiée, l'objectif d'inflation de 2% de la BOJ pourrait
devenir un objectif à long terme", plutôt qu'un objectif à
atteindre le plus tôt possible, a déclaré Toru Suehiro,
économiste chez Daiwa Securities. "L'objectif de cette révision
pourrait être de mettre fin progressivement aux Abenomics",
a-t-il ajouté.
    Hirohide Yamaguchi, ancien sous-gouverneur de la BoJ,
considéré comme un candidat à la succession de Haruhiko Kuroda,
a déclaré à Reuters que la banque centrale devait se tenir prête
à relever ses taux d'intérêt si l'économie est à même de
résister aux menaces en provenance de l'étranger.
    "Il y a une chance que l'inflation de base liée à la
consommation reste autour de 3-4% pendant une période assez
longue", a-t-il déclaré. "Une fois que les anticipations
d'inflation se sont enracinées, il est très difficile pour les
banques centrales de les contrôler. C'est un risque dont la BoJ
devrait être consciente", a-t-il ajouté.
    Alors que l'inflation au Japon a dépassé en octobre
l'objectif de 2% de la BoJ pour le septième mois consécutif,
Haruhiko Kuroda a estimé qu'une poursuite de la politique
accommodante de la banque centrale était nécessaire jusqu'à ce
que les salaires augmentent davantage. 
    La BoJ, qui a entamé ce lundi une réunion de politique
monétaire de deux jours, devrait laisser ses taux inchangés.
    Les marchés estiment cependant qu'elle pourrait modifier le
contrôle de la courbe des taux (YCC) - une politique
controversée combinant un objectif de taux à court terme négatif
et un plafond de 0% sur le rendement des obligations à 10 ans -
au terme du second mandat de cinq ans de Haruhiko Kuroda en
avril.
    Près de la moitié des économistes interrogés par Reuters en
décembre ont déclaré s'attendre à ce que la BoJ mette fin à sa
politique ultra accommodante entre mars et octobre 2023.
    Des sources ont déclaré à Reuters que le débat sur la
manière de supprimer le plafond de rendement de la BoJ pourrait
s'accélérer l'an prochain, à condition que les salaires
augmentent et que les principaux risques économiques demeurent
contenus.
 (Reportage Tetsushi Kajimoto, Leika Kihara et Takaya Yamaguchi,
avc Yoshifumi Takemoto, Kentaro Sugiyama et Takahiko Wada,
version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
 

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