( AFP / RICHARD A. BROOKS )
Le ministère des Finances japonais a classé vendredi la société mère du géant 7-Eleven comme entreprise "essentielle" au secteur de l'industrie, ce qui pourrait rendre plus difficile un rachat par son rival canadien Couche-Tard.
"Les industries essentielles sont celles pour lesquelles une notification préalable est requise en raison d'un risque important d'atteinte à la sécurité nationale", a expliqué le ministère sur son site.
Le système de "notification préalable", signifie que les autorités japonaises ont le pouvoir d'émettre une ordonnance de suspension et d'abstention, y compris à l'égard des investisseurs étrangers dans certains cas de rachats.
Dimanche, le distributeur canadien Alimentation Couche-Tard (ACT) avait annoncé sa volonté de poursuivre sa tentative de rachat de son concurrent japonais 7-Eleven, propriétaire de 85.000 magasins dans le monde, malgré le rejet de son offre initiale deux jours plus tôt.
Dans sa lettre de rejet adressé aux Canadiens, le géant nippon de la distribution Seven & i Holdings avait jugée cette première offre comme "largement sous-évaluée" et "opportuniste".
Le groupe avait précisé que l'offre d'ACT était de 14,86 dollars par action (13,37 euros), ce qui correspond pourtant à peu près à la valeur marchande de Seven & i.
Mais, outre le prix, le groupe japonais avait également pointé des préoccupations réglementaires.
"Votre proposition ne reconnaît pas de manière adéquate les défis multiples et importants auxquels une telle transaction serait confrontée de la part des agences américaines chargées de l'application du droit de la concurrence dans l'environnement réglementaire actuel", avait déclaré le groupe japonais dans la lettre.
Mais ACT a annoncé son intention d'insister et si cette opération se concrétisait, cela donnerait lieu à un mastodonte de la distribution, avec les 85.000 magasins que possède dans 19 pays Seven & i - l'opérateur des supérettes 7-Eleven - et les 16.700 magasins dans 31 pays de Couche-Tard, incluant la marque Circle K.
Ce serait aussi la plus grosse acquisition étrangère jamais réalisée d'une entreprise japonaise, évaluée à environ 35 milliards d'euros (39 milliards de dollars).
Parmi les autres entités classées "essentielles" au Japon figurent les fabricants des secteurs du nucléaire, des métaux rares et des puces électroniques, ainsi que les entreprises du secteur de la cybersécurité et des infrastructures.
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