par Krishna N. Das
Le dalaï-lama va participer cette semaine à une conférence religieuse rassemblant des figures importantes du bouddhisme à l'aube de son 90ème anniversaire, alors que les fidèles attendent toujours que le guide spirituel tibétain présente les détails quant à sa succession, un sujet susceptible de provoquer l'ire de Pékin.
Le dalaï-lama est considéré comme un séparatiste par la Chine, qui a déclaré vouloir nommer son propre successeur. Le Prix Nobel de la paix 1989, qui vit en exil en Inde depuis 1959, affirme que le prochain guide spirituel sera né au-delà des frontières chinoises et exhorte ses fidèles à rejeter toute nomination de Pékin.
Selon le rituel bouddhiste, les moines éclairés renaissent pour perpétuer l'héritage spirituel. Le 14ème dalaï-lama fêtera ses 90 ans dimanche et consultera des moines de haut rang à cette occasion pour partager sa position sur son successeur, qui pourrait être un garçon ou une fille.
"Je consacrerai le reste de ma vie au bénéfice des autres, autant que possible, aussi largement que possible", a-t-il déclaré lundi lors d'une réunion avec des fidèles.
"Il y aura une sorte de cadre à partir duquel on pourra discuter de la continuation de l'institution des dalaï-lamas", a-t-il ajouté, sans donner plus de précision.
Pour Dolma Tsering Teykhang, la vice-présidente du Parlement tibétain en exil à Dharamsala, il est important que le guide spirituel s'exprime sur ce sujet pour contrecarrer la version chinoise qui "tente de le vilipender" et d'élaborer des règles en sa faveur concernant la réincarnation du dalaï-lama.
"La Chine essaie de s'octroyer cette institution (...) pour des raisons politiques", fustige-t-elle.
"Nous voulons que l'incarnation du dalaï-lama naisse non seulement pour la survie du Tibet en tant qu'une culture, religion et nation distincte, mais aussi pour le bien-être de toute l'humanité."
En mars, Pékin a qualifié le dalaï-lama d'exilé politique qui n'a "pas du tout le droit de représenter le peuple tibétain". La Chine se dit ouverte à la discussion, à condition que le Tibet et Taïwan reconnaissent qu'elles sont des parties inaliénables de la Chine, ce que le gouvernement tibétain en exil refuse.
(Rédigé par Krishna N. Das à Dharamshala, avec la contribution de Sunil Kataria; version française Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)
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