par David Ljunggren et Steve Holland
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu mardi à la Maison blanche pour s'y entretenir pour la première fois en personne avec Donald Trump, déclarant que le Canada ne serait jamais à vendre, après que le président américain a répété sa volonté de faire du pays le 51e Etat américain.
Mark Carney a remporté les élections fédérales canadiennes du 28 avril en ayant fait campagne sur sa capacité à tenir tête à Donald Trump qui a, en plus de ses menaces d'annexion, décidé d'imposer des droits de douane élevés sur des produits en provenance du Canada.
S'il a dénoncé à plusieurs reprises par le passé ce qu'il considère comme une "trahison" de la part de Washington, le dirigeant canadien a affiché mardi de la retenue dans le Bureau ovale, devant les journalistes, en préambule à sa réunion avec le dirigeant américain.
Mark Carney et Donald Trump ont adopté un ton cordial, effectuant des commentaires réciproquement élogieux.
Le président américain a déclaré que les deux camps ne discuteraient pas ce jour du possible avenir du Canada au sein des Etats-Unis, tout en jugeant qu'il s'agirait d'un "mariage formidable". Le Premier ministre canadien a fermement rejeté cette idée.
"(Le Canada) n'est pas à vendre. Il ne le sera jamais", a dit Mark Carney. "Il ne faut jamais dire jamais", a rétorqué Donald Trump devant les journalistes.
Des "points délicats" vont être discutés, a par ailleurs indiqué Donald Trump, en référence aux questions commerciales, alors que le président américain a longuement redit penser que les Etats-Unis pouvaient se passer des produits canadiens et qu'ils ne voulaient plus "subventionner" leur voisin.
"Indépendamment de tout ça, nous allons rester amis avec le Canada" et continuer à le protéger, a déclaré Donald Trump. "C'est un endroit très spécial pour moi".
En amont de son déplacement, Mark Carney avait suggéré qu'il ne fallait pas attendre d'avancées majeures lors des discussions à la Maison blanche, alors que son Parti libéral a promis d'ouvrir une nouvelle relation économique et sécuritaire avec les Etats-Unis ainsi que de diversifier une économie canadienne grandement dépendante des exportations vers le pays voisin.
A la question mardi de savoir si Mark Carney pouvait dire quoi que ce soit qui le pousserait à lever les droits de douane sur les produits canadiens, Donald Trump a répondu: "Non". Le président américain a de nouveau déploré ce qu'il décrit comme un important déficit commercial des Etats-Unis avec le Canada, premier destinataire des exportations américaines.
Donald Trump a décidé en mars de droits de douane de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium puis de nouvelles taxes douanières de 25% sur les importations automobiles ne respectant pas l'accord nord-américain de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.
(Reportage de David Ljunggren et Steve Holland, avec la contribution d'Andrea Shalal et Doina Chiacu; version française Jean Terzian)
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