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Le cabinet de sécurité israélien approuve la prise de contrôle de la ville de Gaza
information fournie par Reuters 08/08/2025 à 10:15

Un drapeau israélien endommagé à Gaza

Un drapeau israélien endommagé à Gaza

par Alexander Cornwell

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi un projet visant à prendre le contrôle de la ville de Gaza, quelques heures après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé son intention d'occuper militairement la totalité de l'enclave palestinienne.

Cette annonce a aussitôt valu à Israël une nouvelle salve de condamnations internationales, alors que la stratégie de Benjamin Netanyahu à l'égard de Gaza faisait déjà l'objet de vives critiques, aussi bien dans son pays qu'à l'étranger.

Après bientôt deux ans de guerre, l'enclave palestinienne a été entièrement dévastée par les bombardements et sa population, déplacée à plusieurs reprises par les combats, est au bord de la famine, alors que selon les propres responsables des services de sécurité israéliens, le Hamas ne constitue plus une menace.

Pour tenter d'atténuer les critiques, Benjamin Netanyahu a déclaré avant la réunion de son conseil de sécurité qu'Israël n'avait pas l'intention d'annexer Gaza, dont l'armée israélienne s'était retirée en 2005, ou de gouverner le territoire sur la durée.

"Nous ne voulons pas la conserver. Nous voulons un périmètre de sécurité. Nous ne voulons pas la gouverner. Nous ne voulons pas y être un organe de gouvernance", a-t-il dit jeudi pendant une interview accordée à la chaîne américaine Fox News.

Le Premier ministre israélien a suggéré que l'enclave palestinienne soit gouvernée par des forces arabes, une fois le Hamas totalement défait, sans donner plus de détails.

Des responsables israéliens ont déclaré que le chef d'état-major de l'armée, Eyal Zamir, avait exprimé son opposition à une occupation totale de Gaza lors d'une précédente réunion avec Benjamin Netanyahu cette semaine, disant craindre pour la vie des derniers otages du Hamas ainsi qu'un enlisement de ses troupes.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, avait alors assuré que l'armée ferait ce que le gouvernement lui dirait de faire.

Tsahal va "se préparer à prendre le contrôle de la ville de Gaza tout en fournissant de l'aide humanitaire à la population civile hors des zones de combat", ont déclaré les services de Benjamin Netanyahu dans un communiqué publié dans la nuit à l'issue de la réunion du conseil de sécurité.

NETANYAHU A CHOISI DE SACRIFIER LES OTAGES, DIT LE HAMAS

La ville de Gaza, située dans le nord de la bande de Gaza, est la principale ville de l'enclave.

Citant un responsable israélien anonyme, un journaliste d'Axios a écrit sur le réseau social X que le projet prévoyait l'évacuation des civils palestiniens hors de la ville de Gaza pour y lancer une offensive militaire terrestre.

Dans son communiqué, le bureau de Benjamin Netanyahu a déclaré que la grande majorité des membres du cabinet de sécurité avaient estimé que le "plan alternatif (à l'occupation totale de Gaza) présenté au cabinet ne permettrait ni de vaincre le Hamas, ni d'obtenir la libération des otages".

Deux sources gouvernementales ont rappelé que toute décision du cabinet de sécurité doit par la suite être approuvée par l'ensemble du gouvernement, dont la prochaine réunion pourrait ne pas avoir lieu avant dimanche.

Le Hamas a qualifié les déclarations de Benjamin Netanyahu de "coup flagrant" porté au processus de négociation.

"Les plans de Netanyahu visant à intensifier l'agression confirment sans aucun doute qu'il cherche à se débarrasser de ses captifs et à les sacrifier", a ajouté le groupe dans un communiqué.

Interrogé sur le projet qu'aurait Benjamin Netanyahu de confier la gouvernance de Gaza à des "forces arabes", un responsable jordanien a déclaré à Reuters que les pays arabes "ne soutiendr(aie)nt que ce que les Palestiniens auront approuvé et décidé", ajoutant que la sécurité à Gaza devrait à l'avenir être confiée aux "institutions palestiniennes légitimes".

La Maison blanche n'a pour le moment fait aucun commentaire. Le président Donald Trump a refusé mardi de dire s'il soutenait une prise de contrôle totale de Gaza par Israël.

Le Royaume-uni, les Nations unies ou encore la Turquie ont en revanche condamné le plan approuvé par le cabinet de sécurité israélien et appelé Benjamin Netanyahu à revenir immédiatement sur cette décision.

"La décision du gouvernement israélien d'intensifier encore son offensive à Gaza est une erreur, et nous l'exhortons à la reconsidérer immédiatement", a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer dans un communiqué.

"Cette action ne contribuera en rien à mettre fin à ce conflit ni à obtenir la libération des otages. Elle ne fera que faire couler davantage de sang", a-t-il ajouté.

(Alexander Cornwell et Steven Scheer à Jérusalem, avec la contribution de Nidal al-Mughrabi au Caire, Suleiman Al-Khalidi à Amman et Hatem Maher au Caire; version française Jean Terzian et Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)

1 commentaire

  • 10:44

    Si Poutine veut contrôler l'Ukraine, c'est non mais quand Nethanyaou veut contrôler Gaza, c'est oui ? Cela ne donne pas l'impression que l'ordre mondial soit juste.


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