L'objectif de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB en 2027 est "possible mais pas vraiment souhaitable", selon Pierre Moscovici, qui craint des économies qui seraient "hostiles à la croissance".

Piere Moscovici à Paris, le 12 mars 2024. ( AFP / DIMITAR DILKOFF )
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a estimé vendredi 20 septembre que l'élaboration du budget 2025 allait représenter un défi colossal pour le gouvernement.
Ce budget, qui a déjà pris du retard, sera "sans doute le plus compliqué à élaborer depuis plusieurs décennies, peut-être depuis le début de la Ve République ", a-t-il avancé sur France Inter .
"Nous avons une situation de déficit et de dette que nous n'avons pas connue depuis des décennies", a rappelé Pierre Moscovici, écartant les crises globales qu'ont été la crise financière et la crise du Covid.
"Là, il y a un problème français de finances publiques ", a-t-il tranché.
Promesses non tenues
"Le gouvernement va hériter d'une situation extraordinairement compliquée", a déploré le premier président de la Cour des comptes, dénonçant au passage les promesses non tenues des exécutif précédents : "Cela fait des années qu'on dit que le 'quoi qu'il en coûte' est fini, qu'on va baisser les déficits, or j'observe que la pente qui devrait être à la diminution du déficit est au contraire à la hausse ."
L'objectif de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB en 2027 est "possible mais pas vraiment souhaitable" , selon lui. En effet, "il faudrait mettre un tel coup de frein sur la dépense publique que ce serait socialement extrêmement nocif et économiquement pas bon non plus", a-t-il analysé.
Il faut "se donner du temps", "à condition d'être sérieux", selon lui. Et veiller à ce que les économies ne soient pas "hostiles à la croissance".
"Rien ne doit entamer notre croissance . Il y a des moyens de trouver des économies qui ne cassent pas le service public", a conclu l'ancien ministre.
Mercredi, Pierre Moscovici avait déjà estimé que l'objectif fixé par le gouvernement sortant de réduire le déficit public à 5,1% du PIB en 2024 ne serait pas atteint, jugeant "vraiment inquiétante" la situation des finances publiques françaises.
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