
Un mannequin présente une création de Stella McCartney pour la collection Prêt-à-porter Femme Printemps-Été 2026 lors de de la Fashion Week de Paris, le 30 septembre 2025 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Prisées par les créateurs lors des défilés, les plumes soulèvent des questions éthiques sur l'élevage intensif, incitant des stylistes comme Stella McCartney à développer des alternatives végétales, encore rares dans un secteur lent à faire évoluer.
"Cela fait plus de 30 ans que je milite pour que l'on ne tue pas de vaches, de chèvres, de serpents ou tout autre animal vivant pour en faire des chaussures ou des sacs à main dans mon secteur", a rappelé la créatrice britannique à l'AFP mardi soir à l'issue de son défilé lors de la Fashion Week de Paris.
"Mais je me suis rendu compte il n'y a pas si longtemps que les plumes constituaient un autre aspect barbare de l'industrie", a-t-elle affirmé.
Si certaines espèces, comme les aigrettes, les oiseaux-lyres ou les perruches, sont aujourd'hui protégées, l'industrie continue néanmoins de recourir massivement aux plumes, principalement celles d'autruches, élevées dans des conditions dénoncées par les associations de défense animale.

Une création Stella McCartney présentée lors de son défilé printemps-été 2026 à la Fashion Week de Paris, le 30 septembre 2025 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
"Les plumes utilisées dans la mode sont arrachées à des oiseaux comme les autruches, les poulets, les dindes ou les canards, dont beaucoup passent toute leur vie confinés dans des fermes-usines ou sur des terrains boueux", explique Yvonne Taylor, porte-parole de Peta Royaume-Uni.
Stella McCartney a choisi de proposer une alternative végétalienne, comme elle le fait déjà pour le cuir et les peaux exotiques.
- Des alternatives coûteuses -
Lors de son dernier défilé parisien, elle a présenté les "Fevvers", de fausses plumes fabriquées par une start-up britannique à partir d'herbe cultivée et teinte naturellement, cousues à la main sur robes et bustiers pastel.

Un mannequin présente une création de Stella McCartney pour la collection Prêt-à-porter Femme Printemps-Été 2026 lors de de la Fashion Week de Paris, le 30 septembre 2025 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
"On obtient le même effet (que des plumes), sans tuer des milliards d'oiseaux", assure la fille de Paul McCartney.
Une initiative intéressante même si le véritable changement interviendra quand les grandes maisons de mode s'engageront, selon Dana Thomas, autrice du livre "Fashionopolis" sur l'impact environnemental de l'industrie de la mode.
Stella McCartney "n'a ni le poids ni les fonds pour acheter en grande quantité et transformer réellement le paradigme des biomatériaux", souligne la spécialiste.
Selon elle, de nombreuses alternatives aux produits animaux ou pétroliers existent déjà, mais les grandes maisons rechignent à les adopter, freinées par le coût plus élevé et un manque de volonté de recherche et développement.
"Alors que la mode est censée être une industrie qui définit les tendances et nous informe de ce qui se passe dans notre culture, elle est en réalité très démodée", déplore Mme Thomas.
La campagne pour réduire l'usage des plumes dans la mode commence toutefois à porter ses fruits.

Un mannequin présente une création de Stella McCartney pour la collection Prêt-à-porter Femme Printemps-Été 2026 lors de de la Fashion Week de Paris, le 30 septembre 2025 ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Plusieurs Fashion Weeks secondaires, à Amsterdam, Melbourne ou Berlin, ont déjà interdit les plumes sauvages, en plus de la fourrure.
Mais les plus prestigieuses – Paris, New York, Londres et Milan – continuent de les autoriser.
Stella McCartney reconnaît que les "Fevvers" en sont encore au stade expérimental. La start-up qui les produit aura besoin de soutien financier et, éventuellement, de changements réglementaires, comme l'interdiction des plumes animales, pour se développer pleinement.
"Il est vraiment intéressant de constater que cette technique ne peut pas être mise en production, alors que le massacre de nombreux oiseaux dans un bâtiment quelque part est en cours de production", a-t-elle déploré.
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