Aller au contenu principal
Fermer

La justice examine la demande de mise en liberté de Sarkozy
information fournie par AFP 10/11/2025 à 09:41

L'ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Paris, le 21 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

L'ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Paris, le 21 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

La cour d'appel de Paris a commencé lundi matin l'examen de la demande de mise en liberté de l'ex-président français, Nicolas Sarkozy, incarcéré depuis 20 jours à la prison de la Santé à Paris après sa condamnation dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle.

M. Sarkozy n'a pas été extrait pour l'audience, qui a débuté à 09H30, et comparaît en visioconférence, offrant par écran interposé la première image de l'histoire d'un ancien président de la République en prison, en veste bleu foncé, pull et chemise.

Son épouse, Carla Bruni, et deux de ses fils, Pierre et Jean, ont pris place sur les bancs du public. La décision devrait être rendue dans la journée, selon une source judiciaire.

En cas de feu vert de la justice, Nicolas Sarkozy, 70 ans, pourrait être libéré dans la foulée. Contactés par l'AFP, ses avocats, qui avaient déposé la demande de mise en liberté dans les minutes qui ont suivi l'incarcération de leur client, n'ont pas souhaité faire de commentaire à l'approche de cette audience.

L'ancien champion de la droite a été incarcéré un peu moins d'un mois après sa condamnation le 25 septembre à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans le procès libyen. Cette détention inédite pour un ex-président de la République a suscité de vifs débats. Il s'agit aussi d'une première dans l'Union européenne, où aucun ancien chef d'Etat n'a connu l'emprisonnement.

Le tribunal correctionnel de Paris l'a reconnu coupable d'avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Il a aussitôt fait appel.

Plus que la condamnation, c'est le mandat de dépôt l'envoyant en prison, non susceptible de recours, qui avait suscité la stupeur. Pour les juges, il est justifié par la "gravité exceptionnelle" des faits. Pour Nicolas Sarkozy, il a été motivé par "la haine".

L'ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Paris le 21 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

L'ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Paris le 21 octobre 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Pour la demande de mise en liberté, les magistrats de la cour d'appel ne s'appuieront cependant pas sur les mêmes critères que ceux du mandat de dépôt. L'appel de Nicolas Sarkozy replace son incarcération dans les critères de la détention provisoire, qui diffèrent de ceux de l'exécution de peine.

- Critères différents -

Selon l'article 144 du code de procédure pénale, le maintien en détention n'est alors possible que s'il est l'"unique moyen" de protéger des preuves, d'empêcher pressions ou concertations, de prévenir fuite ou récidive, ou de le protéger.

Sinon, Nicolas Sarkozy devra être remis en liberté sous contrôle judiciaire, éventuellement assigné à résidence avec un bracelet électronique.

En prison, l'ex-président a été placé à l'isolement, mais deux officiers de sécurité sont installés dans une cellule voisine. Des dispositions justifiées par "son statut" et les "menaces qui pèsent sur lui", selon le ministre de l'Intérieur français Laurent Nuñez.

La visite fin octobre du ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a suscité des critiques de magistrats. Dans une rare prise de position, le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, y avait vu un "risque d'obstacle à la sérénité" et donc "d'atteinte à l'indépendance des magistrats" avant le procès en appel.

Parmi les trois condamnés avec mandat de dépôt par le jugement du 25 septembre, la cour d'appel a déjà mis en liberté sous contrôle judiciaire l'ex-banquier Wahib Nacer, 81 ans, mais a maintenu en détention l'intermédiaire Alexandre Djouhri. A chaque fois, le parquet général avait requis le maintien en détention.

Pour Djouhri, condamné à six ans d'emprisonnement avec incarcération immédiate et trois millions d'euros d'amende, la cour a considéré qu'il présentait des garanties "particulièrement faibles" face à son risque de fuite.

Dans son cas, la justice a également considéré que "les risques de pressions continuent d'exister" sur des témoins de l'affaire, notamment l'ancien directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi, Bechir Saleh, condamné dans le dossier et en fuite.

Dans les deux cas, le président Olivier Géron a précisé au préalable que ces décisions ne présageaient en rien de l'issue du procès en appel, qu'il devrait diriger.

Très attendu, ce nouveau procès libyen devrait commencer la deuxième quinzaine de mars, même si les dates précises n'ont pas encore été officiellement annoncées. Elles devraient être communiquées aux avocats jeudi, à l'occasion d'une réunion à la cour d'appel sur ce sujet, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Le président français Emmanuel Macron rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas
    information fournie par Reuters 10.11.2025 09:58 

    Le président Emmanuel Macron va recevoir mardi le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans le cadre d'une visite officielle, annonce lundi l'Elysée. La France a reconnu en septembre l'Etat de Palestine, lors de l'Assemblée générale de l'Onu, estimant ... Lire la suite

  • Le CAC 40 a atteint un nouveau sommet historique mardi 21 octobre ( AFP / Ludovic MARIN )
    information fournie par AFP 10.11.2025 09:56 

    La Bourse de Paris progresse nettement lundi alors qu'une lueur d'espoir fait entrevoir une résolution dans la paralysie budgétaire aux Etats-Unis qui dure depuis 40 jours et prive les marchés d'informations sur l'état de santé de la première économie mondiale. ... Lire la suite

  • BAINS MER MONACO : La tendance baissière peut reprendre
    information fournie par TEC 10.11.2025 09:43 

    SYNTHESE Le MACD est négatif et inférieur à sa ligne de signal. Cette configuration dégrade les perspectives sur le titre. Le RSI n'indique pas encore une survente donc la poursuite de la baisse est techniquement possible. Inférieurs à 20, les stochastiques sont ... Lire la suite

  • Selon un rapport de l'Unédic rendu en octobre dernier, 515.000 ruptures conventionnelles individuelles ont ainsi été signées en France en 2024.  ( AFP / EMMA DA SILVA )
    information fournie par Boursorama avec Media Services 10.11.2025 09:35 

    En 2024, la signature des ruptures conventionnelles a bondi de 17%. Un coût total de 9,4 milliards d'euros pour l'Assurance chômage. Un rapport de l'Unédic, dévoilé par l e Parisien dimanche et consulté par l' AFP , rendu en octobre trace un panorama de ce dispositif ... Lire la suite

Pages les plus populaires