Tranchant avec des positions exprimées à plusieurs reprises, le président des Etats-Unis a remis en question l'offensive menée par les forces armées russes, qu'une "Vraie Puissance Militaire" aurait remportée en moins d'une semaine".

Donald Trump, à New York, le 23 septembre 2025 ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / CHIP SOMODEVILLA )
Dans un nouveau coup d'éclat sur son réseau Truth Social, Donald Trump a jugé mardi que l'Ukraine pourrait "regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin" face à la Russie. Cette déclaration tranche avec les propositions de la Maison Blanche au cours des derniers mois pour l'arrêt des combats, suggérant l'abandon de certaines régions contestées dans l'est et le sud du pays. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué un "grand tournant" durant une conférence de presse.
Dans une autre déclaration spectaculaire, le président américain a jugé que les pays de l'Otan devraient abattre les avions russes pénétrant dans leur espace aérien. "Cela fait trois ans et demi que la Russie mène sans direction claire une guerre qu'une Vraie Puissance Militaire aurait remportée en moins d'une semaine", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, comparant le pays de Vladimir Poutine à " un tigre de papier" . Le changement de ton est radical.
Donald Trump avait sèchement lancé en début d'année à Volodymyr Zelensky qu'il "n'avait pas les cartes en main" dans ce conflit déclenché en février 2022 par l'invasion russe, et l'avait appelé par la suite à procéder à des "échanges de territoire".
Après sa réunion mardi avec le chef d'Etat ukrainien à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, le républicain estime désormais qu'avec "du temps, de la patience et le soutien financier de l'Europe et en particulier de l'Otan, c'est tout à fait une option de revenir aux frontières d'où ce conflit a débuté".
Les "GROS problèmes économiques" de Poutine
"Poutine et la Russie ont de GROS problèmes économiques", a encore jugé le président américain, dans ce long message, répétitif et par endroits décousu. "Dans tous les cas, je souhaite le meilleur aux deux pays. Nous allons continuer à fournir des armes à l'Otan pour que l'Otan en fasse ce qu'elle veut. Bonne chance à tout le monde!", a-t-il écrit en conclusion, sur un ton presque désinvolte.
En février, Donald Trump avait rudoyé Volodymyr Zelensky sous le regard du monde entier dans le Bureau ovale. Mardi, il l'a qualifié d'"homme courageux qui se bat comme un beau diable" et a dit avoir "beaucoup de respect pour la manière dont l'Ukraine se bat".
Le président américain "comprend clairement la situation", a aussi salué Volodymyr Zelensky dans une publication sur les réseaux sociaux.
Donald Trump a dit qu'il se donnait "un mois" avant de décider s'il faisait confiance à Vladimir Poutine. Il n'a pas réussi à convaincre son homologue russe de cesser les hostilités, malgré une rencontre en personne en Alaska et plusieurs coups de fil.
"Je pensais que (mettre fin à la guerre en Ukraine) serait le plus facile grâce à ma relation avec Poutine", mais "cette relation ne voulait rien dire", a constaté mardi Donald Trump, pendant une réunion avec le président français, Emmanuel Macron.
Escalade
Le président américain a dit par ailleurs que les pays de l'Otan devraient abattre les appareils russes violant leur espace aérien, après trois incursions de drones ou avions de combat russes sur le territoire de l'Alliance en moins de deux semaines.
"Oui, je le pense", a dit le milliardaire en réponse à cette question d'une journaliste: "Pensez-vous que les pays de l'Otan devraient abattre les avions russes s'ils entrent dans leurs espaces aériens?"
Il a été plus évasif sur le soutien qu'apporteraient éventuellement les Etats-Unis, notant que cela "dépendrait" des circonstances. L'Allemagne avait de son côté appelé à ne pas tomber dans un "piège de l'escalade" que tendrait la Russie, avant cette sortie de Donald Trump.
Celui-ci a refusé de s'exprimer de manière détaillée à propos d'un survol de drones à Copenhague, qualifié de "grave attaque" par les autorités danoises. Il est "trop tôt" pour savoir si la Russie est impliquée, a affirmé le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte. Un peu plus tôt, à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, le président américain avait accusé la Chine et l'Inde d'être les "premiers" bailleurs de fonds de Moscou au travers de leurs achats de pétrole. Il avait aussi demandé aux pays européens de cesser "immédiatement" leurs achats d'or noir russe.
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