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La Russie bombarde Tchernihiv et la périphérie de Kyiv en dépit de ses promesses de retrait
information fournie par Reuters 30/03/2022 à 17:27

LA RUSSIE BOMBARDE TCHERNIHIV ET LA PÉRIPHÉRIE DE KYIV EN DÉPIT DE SES PROMESSES DE RETRAIT

LA RUSSIE BOMBARDE TCHERNIHIV ET LA PÉRIPHÉRIE DE KYIV EN DÉPIT DE SES PROMESSES DE RETRAIT

par Vitalii Hnidyi et Sergiy Karazy

MALA ROHAN/PRES D'IRPIN, Ukraine (Reuters) - L'armée russe a bombardé mercredi les faubourgs de Kyiv et la ville de Tchernihiv dans le nord de l'Ukraine, au lendemain de la promesse d'une réduction drastique de ses opérations militaires dans ces régions, en gage de désescalade.

Le président ukrainien, Volodimir Zelenski, a réagi dès mardi soir avec scepticisme à cette annonce, qui pourrait n'être qu'un simple repli tactique d'après les Occidentaux.

Près de cinq semaines après le déclenchement de son offensive massive contre l'Ukraine, le 24 février, qui a fait des milliers de victimes et plus de 4 millions de réfugiés, la Russie a promis mardi de réduire ses opérations autour de Kyiv et à Tchernihiv "afin d'accroître la confiance mutuelle", alors que se déroulaient des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

"Les Ukrainiens ne sont pas naïfs", a répondu mardi soir Volodimir Zelenski dans un message vidéo. "L'armée russe dispose toujours d'un potentiel important pour continuer ses attaques contre notre Etat", a-t-il poursuivi. "Par conséquent nous ne relâchons pas nos efforts défensifs."

D'intenses bombardements ont pu être entendus mercredi matin en provenance des faubourgs de la capitale ukrainienne situés sur la ligne de front, où les forces ukrainiennes ont repris du terrain ces derniers jours. Kyiv elle-même n'a pas été touchée mais les vitres ont tremblé dans la capitale au son des barrages d'artillerie.

Des journalistes de Reuters présents au sud-est d'Irpin, un faubourg de Kyiv qui a été le théâtre de violents combats ces dernières semaines, ont pu entendre retentir de fréquentes détonations. Des habitants revenant d'Irpin ont fait état de violents bombardements au nord de la ville et dans le centre.

Irpin a été reprise cette semaine par les forces ukrainiennes. D'après le maire, Oleksandr Markouchyne, 200 à 300 civils ont été tués avant la reconquête de la ville. Des journalistes de Reuters qui ont pu y pénétrer mardi ont vu des troupes ukrainiennes patrouiller parmi des bâtiments en ruines et les corps d'un vieil homme et d'une femme gisant dans les rues.

PILONNAGES SUR LE FRONT DU DONBASS

Plus au nord, le maire de Tchernihiv, Vladislav Astrochenko, a déclaré que les pilonnages russes s'étaient intensifiés au cours des dernières 24 heures. Plus de 100.000 habitants sont pris au piège avec seulement une semaine de vivres et de médicaments pour tenir, a-t-il dit.

"Cela confirme une nouvelle fois que la Russie ne cesse de mentir", a-t-il dit sur CNN. "Ils ont en fait augmenté l'intensité de leurs frappes", a-t-il ajouté, évoquant une "attaque de mortier colossale" dans le centre-ville qui a fait selon lui 25 blessés.

Reuters n'a pu vérifier la situation à Tchernihiv. Le ministère russe de la Défense n'a pas répondu dans l'immédiat à des demandes de commentaires.

Dans l'ouest de l'Ukraine, dans la région de Khmelnitskyi, les Russes ont bombardé des installations industrielles, a déclaré le gouverneur régional.

A l'est, l'armée russe a pilonné presque toutes les villes situées sur la ligne de front du Donbass, selon le gouverneur de l'oblast (région) de Donetsk, Pavlo Kirilenko. Le ministère russe de la Défense a déclaré vendredi se concentrer désormais sur une "libération" complète de la région orientale, théâtre d'une insurrection armée prorusse depuis 2014.

Selon un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiy Arestovitch, la Russie déplace des troupes du nord vers l'est de l'Ukraine pour tenter d'encercler les forces adverses, tout en laissant une partie autour de Kyiv afin d'empêcher l'acheminement de renforts ukrainiens vers l'Est.

L'armée russe est à l'arrêt sur la plupart des fronts et plusieurs unités ayant subi de lourdes pertes ont été contraintes de regagner la Russie ou la Biélorussie pour se ravitailler, a déclaré le ministère de la Défense britannique dans son point quotidien sur le conflit.

Ce repli "illustre les difficultés que la Russie éprouve à réorganiser ses unités profondément en territoire ukrainien", a-t-il estimé, tout en disant craindre que l'armée russe ne compense ce recul au sol par des barrages d'artillerie et des frappes de missiles, alors que de nombreuses villes restent assiégées et pilonnées.

La Russie n'a capturé aucune grande ville depuis le début de son invasion, désignée par Moscou comme une "opération militaire spéciale", et les forces ukrainiennes ont revendiqué ces derniers jours la reconquête de territoires autour de Kyiv, ainsi que dans le nord-est et le sud du pays.

REPOSITIONNEMENT ?

Des journalistes ayant pu se rendre dans des zones de la région de Kharkiv (est) reprises par les forces ukrainiennes ont vu des villages rasés, des carcasses de chars calcinées et les corps carbonisés de soldats. A Mala Rohan, l'une de ces localités, Maksym, un soldat ukrainien, a déclaré que les Russes avaient été repoussés "lentement mais régulièrement".

Selon le Pentagone, l'armée russe a déplacé quelques unités autour de Kyiv dans ce qui s'apparente davantage à un repositionnement qu'à un retrait. Le porte-parole du département américain de la Défense, John Kirby, a jugé mardi qu'il fallait s'attendre à une offensive majeure dans d'autres régions.

De violents combats opposent toujours l'armée russe aux forces ukrainiennes à Marioupol dans le Sud-Est, Soumy et Kharkiv dans l'Est, Kherson et Mykolaïv dans le Sud, entre autres régions.

Des milliers de civils pourraient avoir été tués à Marioupol depuis que l'armée russe a lancé il y plus d'un mois son offensive contre le port de la mer d'Azov, a déclaré mardi à Reuters la cheffe de la mission locale des Nations unies pour les droits de l'homme, Matilda Bogner.

Selon le conseiller à la présidence ukrainienne Oleksiy Arestovitch, les forces russes se sont emparées d'environ la moitié de Marioupol.

Les conditions pour une mission humanitaire dans la ville ne sont pour l'heure pas réunies, a fait savoir mardi l'Elysée à l'issue d'un entretien téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et son homologue russe Vladimir Poutine.

Les dirigeants du "Quint" (Allemagne, Etats-Unis, France, Italie, Royaume-Uni) sont convenus, lors d'un entretien téléphonique, de continuer à faire pression pour un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes d'Ukraine, alors que la Russie est soumise à de lourdes sanctions économiques.

L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau d'alerte de son plan d'urgence d'approvisionnement en gaz, après l'annonce par Moscou de son intention de faire payer désormais ses livraisons de gaz en roubles, une mesure rejetée par les pays du G7, mais qui alimente les craintes de perturbations de l'approvisionnement.

Sur le plan diplomatique, le chef des négociateurs russes, Vladimir Medinski, a déclaré mercredi que Kyiv avait manifesté sa volonté de répondre aux exigences clés de Moscou lors de leurs pourparlers en Turquie, mais il a ajouté que la position de la Russie à propos du Donbass et de la Crimée restait inchangée.

L'Ukraine a proposé d'adopter un statut neutre en échange de garanties internationales pour sa sécurité et d'engager une longue période de consultation pour le statut de la Crimée et des discussions entre chefs d'Etat sur le sort du Donbass.

(Reportage Gleb Garanich dans la banlieue de Kyiv, un journaliste Reuters à Marioupol, Pavel Polityuk à Lviv et les rédactions de Reuters; rédigé par Costas Pitas et Michael Perry, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Matthieu Protard et Jean-Michel Bélot)

20 commentaires

  • 31 mars 07:30

    paspil, merci de confirmer ce que tout le monde savait!Pour la faire courte, le comique de Kiev demande à toutes les entreprises de se saigner, et eux perdurent à encaisser la commission sur le gaz RUSSE!Elle est où la réaction de tous les donneurs de leçons sur la morale, et sur le sang sur les mains???


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