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La Pologne va reprendre la production de mines antipersonnelles pour sa frontière orientale
information fournie par Reuters 17/12/2025 à 17:28

par Barbara Erling

La Pologne a décidé de reprendre la production de mines antipersonnelles pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide et prévoit de les positionner le long de sa frontière orientale, voire d'en livrer à l'Ukraine, a déclaré à Reuters le vice-ministre polonais de la Défense.

Comme tous les pays européens frontaliers de la Russie, à l'exception de la Norvège, la Pologne a décidé de se retirer de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnelles. Elle a lancé cette procédure de retrait en août et avait déjà dit auparavant qu'elle pourrait produire ce type d'armement si nécessaire, sans qu'aucune décision officielle n'ait été prise.

Les déclarations de Pawel Zalewski à Reuters sont la première confirmation d'une relance de la production.

"Nous sommes intéressés par de grandes quantités aussi rapidement que possible", a-t-il dit.

Ces mines renforceraient le "bouclier oriental", un programme de défense destiné à renforcer les frontières de la Pologne avec la Biélorussie et l'enclave russe de Kaliningrad, a-t-il précisé.

Interrogé sur une éventuelle reprise de la production en 2026, une fois achevée la procédure de retrait de la convention d'Ottawa, Pawel Zalewski a répondu: "J'aimerais vraiment beaucoup (...) Nous avons de tels besoins."

Le groupe public de défense Belma, qui fournit déjà à l'armée polonaise divers autres types de mines, a déclaré que la Pologne disposerait de millions de mines dans le cadre de son "bouclier oriental" pour sécuriser ses 800 km de frontière à l'Est.

"Nous nous préparons pour une commande polonaise (...) représentant cinq à six millions de mines de tous types", a dit son directeur général Jaroslaw Zakrzewski à Reuters.

Il a ajouté que, même si le ministère de la Défense n'a pas encore passé de commande, son entreprise serait capable de produire jusqu'à 1,2 million de mines de toutes sortes, y compris antipersonnelles, l'an prochain. Belma fabrique actuellement environ 100.000 mines par an.

D'éventuelles livraisons à l'Ukraine dépendront de la capacité de production, a dit Pawel Zalewski.

"Notre point de départ, ce seront nos propres besoins. Mais pour nous, l'Ukraine est une priorité absolue parce que la ligne de sécurité européenne et polonaise est sur le front Russie-Ukraine", a-t-il souligné.

D'après le groupement d'ONG "Landmine and Cluster Munitions Monitor", la Pologne a informé en 1995 les Nations unies qu'elle avait renoncé à la production de mines antipersonnelles au milieu des années 1980 et qu'elle avait cessé d'en exporter.

La Lituanie et la Finlande ont déjà annoncé cette année qu'elles prévoyaient de commencer la production de mines antipersonnelles l'an prochain face aux inquiétudes nées de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

La Lettonie et l'Estonie ont aussi engagé leur retrait de la convention d'Ottawa sans pour autant avoir annoncé des projets de production de mines antipersonnelles.

(Barbara Erling, version française Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet)

1 commentaire

  • 18:51

    Les fantassins russes vont franchir la frontière à pied pour conquérir toute l'Europe? Wouarff!


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