Le dôme du Capitole de Washington, siège du Congrès américain, le 5 novembre 2025 ( AFP / Mandel NGAN )
La Chambre américaine des représentants doit voter mercredi pour lever la paralysie budgétaire, une "très grande victoire" a estimé Donald Trump, tandis que la colère monte côté démocrate face aux sénateurs de leur camp qui ont passé un accord avec les républicains.
Après plus de 40 jours d'impasse, le Sénat a adopté lundi une proposition de loi qui prolonge le budget actuel jusqu'à fin janvier. La Chambre doit en débattre à partir de mercredi, avec un vote attendu potentiellement dans la soirée.
Il ne resterait alors que la signature présidentielle pour lever le "shutdown".
"Notre long cauchemar national touche enfin à sa fin", avait lancé lundi le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson.
Lors d'un discours au cimetière national d'Arlington, à l'occasion mardi de la journée des anciens combattants, Donald Trump s'est réjoui de ces avancées.
"Félicitations à vous et à John et à tout le monde pour une très grande victoire", a déclaré le président américain à l'adresse de Mike Johnson, présent dans l'assistance, et en référence à John Thune, chef de la majorité républicaine au Sénat.
"Nous rouvrons notre pays, il n'aurait jamais dû être fermé", a-t-il ajouté.
En raison des règles en vigueur au Sénat, plusieurs voix démocrates étaient nécessaires pour adopter un budget même si les républicains y sont majoritaires.
Finalement, huit sénateurs de l'opposition ont voté pour, après des négociations en coulisses.
Ces élus, connus pour la plupart comme de tendance centriste, ont obtenu l'annulation du licenciement de milliers de fonctionnaires fédéraux par l'administration Trump depuis le début de la paralysie.
- "Capitulation" -
Mais les huit sénateurs se sont attiré les foudres de nombreux membres de leur propre camp, qui dénoncent de maigres concessions et des promesses en l'air de la part des républicains.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, s'est lamenté dimanche sur X d'une "capitulation" et d'une "trahison" envers l'Amérique qui travaille.
Leur courroux se dirige principalement vers Chuck Schumer, chef de la minorité au Sénat.
S'il a voté non dimanche soir, il est soupçonné par de nombreux élus et sympathisants démocrates d'avoir poussé en coulisses pour que ces élus modérés parviennent à un accord avec les républicains.
Le chef de la minorité démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, a lui exhorté les républicains à tenir leur engagement d'organiser bientôt un vote au Congrès pour prolonger certaines subventions pour "Obamacare", principal programme public d'assurance santé pour les Américains à bas revenus.
Le chef de la minorité démocrate à la Chambre américaine des représentants, Hakeem Jeffries, donne une conférence de presse au Capitole de Washington, le 10 novembre 2025 ( AFP / SAUL LOEB )
"Maintenant il va falloir voir des actes, ou si c'étaient seulement des paroles", a déclaré Hakeem Jeffries sur CNN.
La question de ces subventions est au coeur du différend entre républicains et démocrates qui a mené au "shutdown".
Sans prolongation, les coûts de l'assurance santé devraient plus que doubler en 2026 pour 24 millions d'Américains qui utilisent "Obamacare", selon KFF, un cercle de réflexion spécialisé sur les questions de santé.
Depuis le 1er octobre, plus d'un million de fonctionnaires ne sont pas payés, le versement de certaines aides est fortement perturbé, tout comme le trafic aérien.
En raison de pénuries de contrôleurs aériens, certains choisissant de se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire, des dizaines de milliers de vols ont été annulés ces derniers jours aux Etats-Unis.
Le ministre des Transports, Sean Duffy, a lancé un nouvel avertissement mardi: si la Chambre des représentants n'adopte pas rapidement le nouveau texte budgétaire, de nouvelles répercussions sont à attendre dans les aéroports.
"Je pense que vous aurez des compagnies qui réfléchiront sérieusement à la question de savoir si elles doivent continuer de voler, point", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'aéroport O'Hare de Chicago.

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