
Un drapeau finlandais est visible sur l'uniforme d'un soldat des troupes amphibies de Finlande
Le Parlement d'Helsinki s'est prononcé jeudi en faveur du retrait de la Finlande, frontalière de la Russie, de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel, signe d'inquiétudes grandissantes face aux visées russes.
La Finlande rejoint d'autres membres de l'Union européenne et de l'Otan limitrophes de la Russie (la Lituanie, la Lettonie, l'Estonie et la Pologne) qui se sont retirés ou envisagent de se retirer de la Convention d'Ottawa.
Le président Alexander Stubb, qui dirige la politique étrangère et de sécurité de la Finlande, a justifié cette décision par des impératifs sécuritaires.
"La réalité, en fin de compte, c'est que notre pays voisin est un État agressif et impérialiste, la Russie, qui n'est pas membre du traité d'Ottawa et qui utilise des mines terrestres de manière impitoyable", a-t-il déclaré.
La Russie utilise des mines terrestres dans son conflit contre l'Ukraine.
La Finlande, qui partage la plus longue frontière de l'Otan avec la Russie, pourra commencer à stocker des mines terrestres six mois après avoir officiellement notifié son retrait aux autres membres du traité et aux Nations unies.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, a appelé lundi à "faire respecter les normes du désarmement humanitaire", exhortant tous les États à adhérer aux traités existants et à cesser immédiatement toute démarche en vue de leur retrait.
"Je suis profondément préoccupé par les récentes annonces et mesures prises par plusieurs États membres en vue de se retirer de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel", a-t-il déclaré dans un communiqué.
En réponse aux préoccupations de Antonio Guterres, le ministre finlandais de la Défense, Antti Hakkanen, a déclaré que l'objectif du retrait était de protéger les civils et de minimiser les pertes en vies humaines.
"Je pense que notre gouvernement et notre Parlement ont le devoir de prendre des mesures qui réduisent le risque d'attaque contre la Finlande", a déclaré le ministre sur les réseaux sociaux.
"La protection contre la menace russe est prioritaire", a-t-il ajouté.
Le Parlement finlandais a également autorisé les exportations de mines terrestres dans le cadre des procédures habituelles de contrôle des ventes d'armes.
(Rédigé par Anne Kauranen, version française Noémie Naudin, édité par Sophie Louet)
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