
Des personnes inspectent les dégâts dans un campement de tentes qui abritait des déplacés, après un bombardement israélien, près de l’hôpital Chifa, dans la ville de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé la mort de 44 Palestiniens jeudi dans de nouveaux bombardements israéliens, dont 25 à Gaza-ville, menacée d'une offensive d'envergure.
Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié les bombardements sur Gaza-ville et mené des opérations en périphérie ces derniers jours.
Des images de l'AFP montrent dans le quartier de Tel al-Hawa à Gaza-ville, des Palestiniens récupérant des affaires éparpillées près de tentes de déplacés endommagées après une frappe ayant fait cinq morts, dont trois enfants, selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
"Mes enfants et moi dormions dans la tente quand nous avons entendu le bruit d'une explosion. Des éclats nous sont tombés dessus, et mes quatre enfants ont commencé à crier", a raconté Israa al-Basous, qui a vu la tente voisine s'embraser.
À l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des corps enveloppés dans des linceuls blancs sont placés au sol à la morgue. Une femme en deuil caresse doucement la tête de son fils mort, allongé sur un brancard à l’extérieur.
"Pourquoi m'as tu quitté mon fils? Pourquoi? Pourquoi?", sanglote-t-elle.
- "C'était terrifiant" -

Des enfants palestiniens se bousculent pour recevoir un repas chaud à Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Quasiment tous les jours, la Défense civile rapporte des dizaines de morts dans les opérations israéliennes dans le petit territoire en proie à la famine selon l'ONU et où l'armée assiège depuis 23 mois les quelque deux millions d'habitants.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les informations des différentes parties.
Dans le secteur de Nousseirat (centre), M. Bassal a affirmé qu'une frappe israélienne avait tué sept personnes, dont trois enfants.

Des hommes portent le corps d'un Palestinien tué dans un bombardement israélien sur un camp de déplacés, à l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Dans une tente touchée par le raid, un homme âgé et sa petite-fille inspectent les dégâts. Des morceaux de tissu pendent des piquets et des effets personnels détruits jonchent le sol.
"Vers 04H00 du matin, ils ont bombardé la zone. Mon neveu, sa femme, et leurs deux enfants ont été tués. La tente entière a été détruite, avec tous ceux qui s'y trouvaient. C'était terrifiant", a raconté Youssef Souleiman.
"Ils nous affament, nous privent d'eau, nous déplacent et tuent nos enfants, tout cela sous les yeux du monde", s'est exclamée Oum Nabil Al-Aish, une Gazaouie qui a elle aussi perdu des proches.

Des enfants palestiniens sont assis sur leurs conteneurs en attendant de les remplir à un point de distribution à Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Contactée par l'AFP au sujet des frappes meurtrières, l'armée israélienne a dit qu'elle examinerait les informations une fois des coordonnées précises lui auront été fournies.
L'armée israélienne, qui contrôle aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza, dit préparer une offensive pour s'emparer de la ville située dans le nord, qu'elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.
- Manifestations à Jérusalem -

Des familles d'Israéliens retenus en otage à Gaza et des soutiens appellent à leur libération et à un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza, dans le centre de Jérusalem, le 3 septembre 2025 ( AFP / Menahem Kahana )
Selon les estimations de l'ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de Gaza-ville. Des milliers de Palestiniens ont fui la ville ces dernières semaines selon des témoins.
Mercredi, un haut responsable militaire a déclaré qu'Israël s'attendait à ce "qu'un million" de personnes fuient vers le sud. Et jeudi, un porte-parole de l'armée, a accusé le Hamas de menacer les civils pour "tenter de les empêcher de quitter la ville".
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a dit vouloir détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, et prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d'Israël.
Mais après près de 23 mois de guerre, il est confronté à une très forte pression, en Israël comme à l'étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et retenus à Gaza.
La veille, plusieurs manifestations ont eu lieu à Jérusalem pour exiger du gouvernement Netanyahu un accord de cessez-le-feu à Gaza garantissant la libération des otages. Un nouveau rassemblement est attendu en soirée à Jérusalem.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza, dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
La campagne de représailles israélienne a fait au moins 64.231 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.
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