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La CIJ examine une plainte accusant Israël de génocide à Gaza
information fournie par Reuters 11/01/2024 à 18:46

Le symbole de l'ONU

Le symbole de l'ONU

par Mohammed Salem, Nidal al-Mughrabi et Anthony Deutsch

L'Afrique du Sud a accusé Israël de commettre des "actes génocidaires" contre les Palestiniens et demandé que la justice internationale impose un arrêt immédiat de la campagne militaire israélienne dans la bande de Gaza, jeudi lors de la première des journées d'audience consacrées à l'examen de sa plainte contre l'Etat hébreu devant la Cour internationale de justice (CIJ).

L'offensive terrestre et aérienne déclenchée par Israël après les attaques du Hamas du 7 octobre vise à entraîner "la destruction de la population" de l'enclave palestinienne, a affirmé l'Afrique du Sud devant l'organe judiciaire principal des Nations unies.

"Cette intention de détruire Gaza a été encouragée au plus haut niveau de l'Etat", a déclaré Tembeka Ngcukaitobi, avocat à la Haute Cour sud-africaine, accusant les dirigeants politiques et militaires, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, d'être des "incitateurs" au génocide.

"C'est évident dans la manière dont est conduite cette offensive militaire", a-t-il dit.

Israël rejette ces accusations de génocide, qu'il qualifie de sans fondement et accuse Pretoria de jouer "l'avocat du diable" pour le compte du Hamas, responsable des attaques sanglantes du 7 octobre qui ont coûté la vie à 1.200 Israéliens.

Depuis, les raids menés par Israël dans la bande de Gaza transformée en champ de ruines ont fait plus de 23.000 morts, d'après les chiffres du ministère de la Santé du territoire contrôlé par le Hamas.

Les avocats sud-africains ont également rappelé des propos tenus au début du conflit par le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, affirmant imposer un blocus à l'enclave pour combattre des "animaux humains", preuve selon eux flagrante d'une "intention génocidaire".

MANIFESTATIONS À LA HAYE

L'Afrique du Sud a déposé en décembre une requête auprès de la CIJ dans laquelle elle estime que la guerre menée par Israël contre les combattants du Hamas à Gaza viole la Convention sur le génocide de 1948.

Ce traité, adopté par l'Assemblée générale de l'Onu, définit le génocide comme "des actes commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".

"Notre opposition au massacre en cours de la population de Gaza nous a poussés, en tant que pays, à saisir la CIJ", a expliqué mercredi le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

"En tant que peuple ayant goûté aux fruits amers de la dépossession, de la discrimination, du racisme et de la violence d'État, nous sommes clairs : nous nous tiendrons du bon côté de l'Histoire", a-t-il ajouté.

L'Afrique du Sud a conclu son exposé en réclamant une mesure d'urgence pour suspendre les hostilités. "Rien n'arrêtera les souffrances, sinon un ordre émanant de cette cour", a déclaré l'avocate sud-africaine Adila Hassim.

Israël présentera sa réponse vendredi mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déjà réagi à la tenue de cette première journée d'audience en dénonçant des mensonges et en taxant l'Afrique du Sud d'hypocrisie.

"Nous combattons des terroristes, nous combattons des mensonges", a déclaré le dirigeant conservateur. "Aujourd'hui, nous avons vu le monde à l'envers. Israël est accusé de génocide quand il lutte contre un génocide."

"Où était l'Afrique du Sud quand des millions de gens ont été tués ou chassés de leurs maisons en Syrie et au Yémen ? Par qui ? Par les partenaires du Hamas", a encore déclaré le chef du gouvernement israélien.

La CIJ devrait rendre une décision sur de possibles mesures d'urgence dans le courant du mois mais ne se prononcera pas sur les allégations de génocide, une procédure qui pourrait s'étaler sur plusieurs années.

Les décisions de la Cour internationale sont définitives et non contestables en appel mais elle n'a aucun moyen de les faire appliquer.

Le débat revêt cependant une forte portée symbolique et des partisans des deux camps ont manifesté dans la journée à La Haye, où siège le tribunal.

(Avec Bart Meijer à Amsterdam, Olivia Kumwenda à Johannesburg, Nidal al-Mughrabi à Doha et Dan Williams à Jérusalem; rédigé par Stephanie van den Berg et Ingrid Melander; version française Camille Raynaud, Kate Entringer et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault, Kate Entringer et Sophie Louet)

10 commentaires

  • 12 janvier 07:51

    Je constate avec effarement que certains contestent l'ampleur du massacre . Honteux


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