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La casserole, star de la contestation, mais pas star des ventes
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/04/2023 à 09:25

Les casseroles vendues en France ne sont qu'à 30% fabriquées en France... Mais les produits importés, moins chers, "répondent totalement aux besoins du consommateur français".

( AFP / PHILIPPE LOPEZ )

( AFP / PHILIPPE LOPEZ )

Devenue accessoire de contestation, la casserole connaît depuis quelques semaines une popularité inattendue et bruyante dans la rue et sur les réseaux sociaux. Mais cette percée médiatique risque de ne pas suffire à empêcher un recul des ventes en 2023.

Avec les concerts de casseroles qui ont émergé dans plusieurs régions lors de déplacements du chef de l'État ou de membres du gouvernement pour protester contre la réforme des retraites, un "pic de visibilité" des casseroles sur les réseaux sociaux a été observé "après le 17 avril" : une croissance "de plus de 200% par rapport à la période précédente", souligne -graphique à l'appui- la direction de Seb, propriétaire du numéro un, Téfal.

"J'ose espérer qu'ils les utilisent aussi pour cuisiner parce que c'est là qu'elles sont le plus efficaces" , sourit Sophie Hesse, directrice du marketing du groupe La brigade De Buyer, pas mécontente du coup de projecteur sur les "dispositifs sonores portatifs" honnis par certains préfets chargés du maintien de l'ordre. "Libre à chacun d'en faire ce qu'il veut, mais en tout cas, elles sont solides, on peut taper allègrement dessus avec une cuillère en bois ou en inox!", ajoute-t-elle.

Les Casseroles De Buyer, produites depuis 1830 dans les Vosges, sont vendues à 60% à des professionnels. Depuis "une petite vingtaine d'années" le grand public a accès à la marque "sous l'effet d'émissions type Top Chef qui ont fait entrer le matériel des pros dans les cuisines du grand public".

Ventes spectaculaires pendant la pandémie

Au-delà de ce nouvel attrait pour les produits haut de gamme, la casserole a aussi connu des progressions de ventes spectaculaires pendant la pandémie de Covid-19 : "de 20 à 30% sur 2020 et 2021, des années exceptionnelles", explique à l' AFP Huguette Gérard, déléguée générale de l'Unitam, syndicat national des industriels des ustensiles de cuisine.

Si 2022 a été "une année intéressante", avec un chiffre d'affaires compris entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros pour les ventes dans l'Hexagone d'ustensiles de cuisson fabriqués en France, "en 2023, le marché est mou, on ne constate aucune croissance" , ajoute Huguette Gérard, qui craint cette année "une baisse de chiffre d'affaires de l'ordre de 10%", la faute à un "suréquipement" des ménages et à l'inflation qui affecte le pouvoir d'achat. "Je ne pense pas que cette actualité sur la casserole va faire monter les ventes", souligne-t-elle.

Elle a néanmoins permis au ministre de l'Industrie Roland Lescure de vanter la robustesse des casseroles tricolores et de déplorer qu'on n'en produise "pas assez".

La fabrication française "représente 20 à 30%" des produits vendus en France , "sachant qu'il y a une grande part d'import chinois" pour le reste, selon l'Unitam. "Quand un produit chinois va être à 30 euros, un produit français va être entre 60 et 80 euros", ajoute le syndicat selon lequel "en termes de qualité et de design les produits importés répondent totalement aux besoins du consommateur français".

Outre "les impôts de production et le coût de la main d'œuvre" , qui grèvent la compétitivité par rapport à la concurrence chinoise, la "taxe carbone" aux frontières prévue pour verdir les importations européennes, inquiète aussi les défenseurs du "fabriqué en France". Les industriels "rencontreront de grandes difficultés à exporter hors d'Europe des produits qu'ils auront élaborés avec des métaux plus coûteux que ceux de leurs concurrents hors d'Europe", s'est inquiété Henri Morel, président de la Fédération des industries mécaniques (Fim), dans une tribune publiée récemment dans Les Echos.

De quoi donner des sueurs froides aux fabricants de casseroles "Made in France", qui exportent près de 30% en moyenne de leur production. Il a également dénoncé un bilan environnemental "négatif" de ce mécanisme, prévoyant "l'importation massive de produits finis ayant un contenu carbone plus élevé que les produits européens".

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4 commentaires

  • 27 avril 10:41

    Ils manquent de cuisiniers...des vocations?? Attention pas de départ à la retraite anticipé. Une grosse casserole de cuisine chargée, peut peser jusqu'à 30 kg...fait 40 degrés au fourneau et on travaille les week-ends et les jours de fêtes. Pas pénible...


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