
( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )
La Banque de France va mener cette année un test de résistance (stress test en anglais) intégrant non seulement les banques et les assurances mais aussi les fonds d'investissement, a annoncé mardi son gouverneur François Villeroy de Galhau.
"L'ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, NDLR) et la Banque de France travaillent cette année, conjointement avec l'Autorité des marchés financiers, à l'élaboration d'un exercice pilote de stress test systémique qui associe des banques, des assureurs et des fonds d'investissement", a déclaré le gouverneur à l'occasion de la présentation du rapport annuel de l'ACPR.
La Banque de France, associée à l'Autorité bancaire européenne (ABE) et la Banque centrale européenne (BCE), organise régulièrement des tests, selon différents scénarios, pour s'assurer de la solidité des acteurs financiers en cas de choc économique.
Ce nouvel exercice, réalisé sur la base du volontariat, "n'a pas de visée règlementaire", a précisé M. Villeroy de Galhau, mais il a pour objet de "mieux comprendre la nature de ces risques et leurs canaux de propagation" dans un monde financier toujours plus connecté entre acteurs bancaires et non bancaires, comme les fonds d'investissement.
"Ces interconnexions entrainent une complexification accrue du système financier et accroissent les risques de contagion", a déclaré la secrétaire générale de l'ACPR Nathalie Aufauvre, qui juge que des "risques ne sont actuellement pas suffisamment pris en compte dans les stress tests qui sont individuels".
L'objectif est de mesurer les impacts directs en cas de crise sur l'activité de chaque acteur, puis d'évaluer dans un second temps les impacts indirects résultant des difficultés rencontrées par les autres.
Le climat d'incertitude entrainé notamment par la politique économique de Donald Trump aux Etats-Unis, par ailleurs partisan d'un mouvement de dérégulation, "pourrait entraîner de nouveaux pics de volatilité" sur les marchés, a prévenu M. Villeroy de Galhau, des pics "potentiellement amplifiés par (...) certains acteurs non bancaires".
L'Union européenne envisage de son côté un test de résistance centré sur ces acteurs non bancaires, affirme par ailleurs mardi le Financial Times.
L'ACPR a également fait le bilan mardi de son année 2024, durant laquelle elle a mené plus de 200 missions de contrôle sur place et prononcé trois sanctions contre Treezor (filiale de la Société Générale), la Bred (dans le giron du groupe BPCE) et Tunisian Foreign Bank, pour un total de 5,2 millions d'euros.
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