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L'Ukraine accuse la Russie de crimes de guerre à Izioum
information fournie par Reuters 16/09/2022 à 16:39

Ruban de signalisation sur une tombe d'un soldat ukrainien non identifié dans un cimetière improvisé dans la ville d'Izium

Ruban de signalisation sur une tombe d'un soldat ukrainien non identifié dans un cimetière improvisé dans la ville d'Izium

par Gleb Garanich

IZIOUM, Ukraine (Reuters) - La police scientifique ukrainienne a commencé à exhumer vendredi des corps sur un site où des centaines de tombes ont été découvertes près de la ville d'Izioum (nord-est) récemment reconquise par l'Ukraine, qui y voit la preuve de nouveaux crimes de guerre commis par la Russie.

Certains cadavres mis au jour avaient les mains liées derrière le dos, a déclaré le gouverneur de la région de Kharkiv. "Chaque fait fera l'objet d'une enquête et sera correctement et légalement examiné", a déclaré Olegh Sinehoubov.

Au total, environ 440 tombes ont été découvertes dans une forêt située à proximité de cette localité occupée pendant des mois par la Russie et la plupart des cadavres sont ceux de civils, selon les autorités de Kyiv.

"La Russie laisse partout la mort derrière elle et doit être tenue pour responsable", a déclaré jeudi soir le président ukrainien Volodimir Zelensky dans son message vidéo quotidien.

Des hommes en tenue blanche sortaient de terre vendredi des corps sur ce site où l'on pouvait apercevoir quelque 200 croix en bois dispersées parmi les arbres. Une vingtaine de sacs mortuaires étaient également visibles par les journalistes invités sur les lieux.

La reconquête d'Izioum a été confirmée officiellement au cours du week-end par l'Ukraine après le départ précipité des forces russes, qui ont laissé sur place armes et munitions.

Lors d'une conférence de presse, le chef de la police ukrainienne, Ihor Klimenko, a déclaré que tous les corps exhumés jusqu'à présent semblaient être ceux de civils, même si des soldats auraient pu être enterrés également.

"Les territoires occupés ont connu des mois de terreur, de violence, de torture et de meurtres de masse", a lancé en anglais sur Twitter le conseiller de Zelensky Mikhaïlo Podoliak.

"Quelqu'un d'autre veut 'geler la guerre' au lieu d'envoyer des chars ? Nous n'avons pas le droit de laisser les gens seuls avec le Mal", a-t-il ajouté.

KOUPIANSK, VILLE FANTÔME

Vitali Gantchev, le chef de l'administration pro-russe installée à la tête de la région de Kharkiv, désormais reprise par l'Ukraine, a accusé les forces ukrainiennes d'être à l'origine de ces meurtres et de chercher à en faire porter la responsabilité sur Moscou.

"Il est évident pour nous que l'Ukraine essaie de répéter le scénario de Boutcha. Maintenant, nous avons ça à Izioum", a-t-il dit à l'agence de presse russe Tass, par allusion à la ville du nord de Kiev où des centaines de cadavres ont été découverts après le départ des troupes russes en mars dernier.

Moscou affirme que les massacres de Boutcha ont été commis par l'Ukraine, une accusation rejetée par Kyiv et les enquêteurs internationaux dépêchés sur place.

Au nord d'Izioum, Koupiansk est devenue pratiquement une ville fantôme où circulent quelques patrouilles de l'armée ukrainienne.

La capture de ce noeud ferroviaire, samedi par les forces de Kyiv, a coupé les lignes d'approvisionnement de l'armée russe et précipité l'effondrement de ses lignes de défense dans la région.

Un commissariat de police anciennement occupé par les troupes russes a été abandonné à la hâte. Des drapeaux russes et un portrait de Vladimir Poutine traînent sur le sol parmi des débris de verre.

Sergiy, un homme d'âge moyen rencontré sur place, demande avidement des nouvelles. "Il n'y a pas d'électricité, pas de téléphone", explique-t-il.

BOMBARDEMENTS À KHERSON

Après la reconquête éclair de la région de Kharkiv, l'Ukraine tempère la perspective d'une nouvelle progression éclair de ses forces vers le Sud-Est et la région du Donbass, qui regroupe les oblasts de Louhansk et Donetsk et où l'armée russe a regroupé ses troupes.

La contre-offensive des forces ukrainiennes a été très efficace mais elle ne signe en rien la fin de la guerre et il faut s'attendre à un conflit long, a également averti vendredi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

L'Ukraine dit avoir reconquis 9.000 kilomètres carrés de territoire au cours des derniers jours, une superficie équivalente à celle de la Corse. Le président russe Vladimir Poutine n'a encore fait aucun commentaire public sur les revers subis par l'armée russe dans le Nord-Est.

L'Ukraine a également lancé une contre-offensive dans le Sud avec l'espoir de prendre au piège des milliers de soldats russes privés de ravitaillement sur la rive ouest du Dniepr et de reconquérir la grande ville de Kherson.

Vendredi, l'administration pro-russe installée à Kherson a accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé des bâtiments publics, faisant un mort au moins et plusieurs blessés.

Dans le Donbass, le procureur général de la République populaire de Louhansk et son adjointe ont été tués vendredi par l'explosion d'une bombe dans leur bureau, a annoncé le dirigeant de cette république autoproclamée soutenue par la Russie.

Dans le Sud, près de Marioupol, un couple qui organisait les préparatifs d'un référendum sur l'annexion de la région à la Russie a également été tué au cours de la nuit, ont déclaré les autorités pro-russes locales.

La Russie a également fait état de frappes sur son territoire dans la région de Belgorod, qui fait face à Kharkiv.

(Bureaux de Reuters, version française Jean-Stéphane Brosse)

3 commentaires

  • 16 septembre 18:01

    Ils sont rusés : les russes ont mis des croix pour faire croire à des morts naturelles et que personne n'irait voir plus loin.Vous ne connaissez pas la fourberie de ces militaires et dirigeants.Staline fusillait ses médecins qui ne le guerissaient pas assez vite.Et aussi les autres pour qu'ils ne puissent pas raconter les faiblesses du dictateur.


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