
Des pièces d'échecs devant des drapeaux des États-Unis et de l'Union Européenne
par Philip Blenkinsop
Les droits de douane "réciproques" exigés par le président américain, Donald Trump, sont un pas dans la mauvaise direction, estime vendredi la Commission européenne, qui promet de réagir "fermement et immédiatement".
Dans un communiqué, l'exécutif européen souligne que ces droits de douane sont des entraves injustifiées à un commerce libre et équitable, mais que l'Union européenne continuera à soutenir un système commercial mondial ouvert et prévisible qui profite à tous les partenaires.
"L'Union européenne conserve des droits de douane parmi les plus bas du monde et ne voit aucune justification à l'augmentation des droits de douane américains sur ses exportations", écrit la Commission dans son communiqué.
D'après l'exécutif européen, plus de 70% des importations entrant dans l'UE sont en franchise de droits.
Une fiche d'information de la Maison blanche a mis en exergue jeudi le déséquilibre entre les droits de douane de 10% appliqués par l'UE sur les importations de voitures et les droits de douane de 2,5% appliqués par les Etats-Unis en contrepartie. La Maison blanche note aussi que des restrictions sont imposées par l'UE sur les crustacés et mollusques américains.
Donald Trump a dévoilé jeudi une feuille de route pour instaurer des droits de douane dits réciproques sur les importations en provenance des pays qui prélèvent des taxes sur les produits américains, dans le cadre d'une refonte de la politique commerciale de Washington qui vise rivaux comme partenaires et est destinée à renforcer l'économie et la sécurité américaines.
Avant cela, Donald Trump avait décidé d'imposer des droits de douane sur toutes les importations d'acier et d'aluminium.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré mardi que des "contre-mesures fermes et proportionnées" seraient prises en réponse à cette décision.
Vendredi, lors d'un déplacement à Munich, elle a cependant semblé adoucir le ton en affirmant que l'Union européenne était prête à trouver des solutions mutuellement avantageuses avec les Etats-Unis sur le dossier des droits de douane.
Les ministres de l'UE chargés du commerce ont, pour leur part, dit mercredi vouloir donner la priorité aux négociations plutôt qu'aux mesures de rétorsion, reconnaissant que les droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium ne s'appliqueraient qu'à compter du 12 mars.
"Il y a une fenêtre de négociation", estime le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, cité dans un communiqué.
Par ailleurs, la feuille de route de Donald Trump sur les droits de douane réciproques n'impose pas dans l'immédiat des surtaxes supplémentaires, mais semble donner le coup d'envoi d'une enquête qui pourrait durer des semaines, voire des mois, avant d'aboutir à une décision concrète.
Trois diplomates européens ont déclaré qu'il était logique d'utiliser ce temps pour négocier, tout en préparant une réponse ferme en cas d'imposition de droits de douane par les Etats-Unis.
(Reportage Philip Blenkinsop, Jan Strupczewski, Benoit Van Overstraeten, rédigé par Charlotte Van Campenhout, version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)
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