
Vue générale du consulat iranien où l'Iran tient des pourparlers nucléaires avec le groupe dit E3
L'Iran a déclaré vendredi poursuivre les négociations sur le nucléaire avec les puissances européennes après des discussions "sérieuses, franches et détaillées" avec le groupe E3, les premiers pourparlers de ce type depuis les frappes américaines et israéliennes sur les sites nucléaires iraniens en juin.
La réunion s'est tenue vendredi à Istanbul pendant environ quatre heures entre Téhéran et le "groupe E3", qui réunit la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
L'E3 avait averti Téhéran d'un retour des sanctions des Nations unies au plus tard à la fin du mois d'août faute d'un d'engagement ferme de l'Iran en matière de nucléaire.
Avant la réunion, l'Iran a rejeté les suggestions visant à prolonger la résolution des Nations unies qui ratifie l'accord de 2015, arrivant bientôt à expiration, qui visait à freiner son programme nucléaire.
Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Kazem Gharibabadi, a déclaré après la réunion que les deux parties avaient présenté des idées précises sur l'allègement des sanctions et la question nucléaire.
"Tout en critiquant sévèrement leurs positions concernant la récente guerre d'agression contre notre peuple, nous avons expliqué nos positions de principe, notamment sur le mécanisme de 'snapback'", a-t-il déclaré.
"Il a été convenu que les consultations sur cette question se poursuivraient."
Les pays européens, ainsi que la Chine et la Russie, sont les parties restantes à l'accord de 2015 - dont les États-Unis se sont retirés en 2018. En vertue de l'accord, les sanctions contre l'Iran peuvent être levées en échange de restrictions sur le programme nucléaire de Téhéran.
La résolution régissant cet accord expire le 18 octobre.
Après cette date, toutes les sanctions des Nations unies contre l'Iran seront levées, à moins que le mécanisme de 'snapback' ne soit déclenché au moins 30 jours avant. Auquel cas, les sanctions visant des secteurs tels que les hydrocarbures, les banques et la défense seraient réimposés automatiquement.
Afin de laisser le temps nécessaire à cette procédure, le groupe E3 a fixé à fin août la date limite pour la conclusion d'un accord. Les diplomates affirment vouloir que l'Iran prenne des mesures concrètes pour les convaincre de prolonger ce délai de six mois maximums.
L'Iran devra prendre des engagements sur des questions clés, notamment la tenue éventuelle de pourparlers avec Washington, la pleine coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la justification de la disparition de 400 kg d'uranium hautement enrichi de qualité quasi militaire.
Avant les négociations, un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères avait déclaré que Téhéran considérait les discussions sur la prolongation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies comme "dénuées de sens et sans fondement".
Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, s'est dit optimiste quant à la possibilité de reprendre les inspections nucléaires cette année et a souligné l'importance de discuter dès maintenant des détails techniques.
"Nous devons nous mettre d'accord sur les lieux à visiter et la manière de procéder. Nous devons écouter l'Iran pour savoir quelles sont, selon lui, les précautions à prendre", a-t-il déclaré aux journalistes à Singapour.
Les États-Unis ont tenu cinq cycles de négociations avec l'Iran avant leurs frappes aériennes en juin, qui, selon le président américain Donald Trump, ont "anéanti" le programme nucléaire iranien.
(Reportage Ali Kucukgocmen et John Irish, avec Ahmed Elimam, Jana Choukeir et Jun Yuan Yong, rédigé par Huseyin Hayatsever et Jonathan Spicer, version française Noemie Naudin et Etienne Breban, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)
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