
L'ancien directeur du FBI James Comey lors d'une audience au Capitole, à Washington, le 20 mars 2017 ( AFP / Nicholas Kamm )
L'une des bêtes noires de Donald Trump, l'ancien directeur du FBI James Comey a été inculpé jeudi notamment pour entrave à la justice, une décision immédiatement saluée par le président américain, dont les pressions visant les adversaires politiques commencent à porter leurs fruits.
"Aujourd'hui, un grand jury fédéral (une commission de citoyens investie de pouvoirs d'enquête) a inculpé l'ancien directeur du FBI, James Comey, d'infractions graves liées à la divulgation d'informations sensibles", a annoncé le ministère de la Justice dans un communiqué.
L'ancien chef de la police fédérale, âge de 64 ans, est poursuivi pour fausse déclaration et entrave à la justice "en relation avec son témoignage oral devant la commission judiciaire du Sénat américain" en 2020, selon le ministère, précisant qu'il encourait jusqu'à cinq ans d'emprisonnement.
James Comey était alors interrogé dans le cadre de l'enquête du FBI sur les liens supposés entre la Russie et la première campagne présidentielle de Donald Trump, en 2016.
"JUSTICE EN AMERIQUE!", s'est félicité ce dernier sur son réseau Truth Social, en décrivant James Comey comme "l'un des pires êtres humains que ce pays ait connu".
L'intéressé lui a rapidement répondu: "Je n'ai pas peur". "La peur est l'arme des tyrans", a ajouté James Comey dans une vidéo sur Instagram.
"Ma famille et moi savons depuis des années ce qu'il en coûte de s'opposer à Donald Trump", a-t-il assuré, appelant à ne pas vivre "à genoux" face au président.
"J'ai confiance dans la justice fédérale et je suis innocent", a conclu l'ex-chef du FBI.
Depuis le retour au pouvoir en janvier de Donald Trump, après une campagne où il avait juré de se venger de ses adversaires politiques, les autorités américaines ont lancé plusieurs procédures contre des personnalités considérées comme hostiles au républicain, dont James Comey et l'ancien directeur de la CIA John Brennan.
- "Faire bouger les choses" -

Le président américain Donald Trump parle à la presse dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 25 septembre 2025 ( AFP / SAUL LOEB )
Le président américain avait mis la pression ce week-end sur le ministère de la Justice pour qu'il poursuive plus rapidement ceux qui lui ont mis des bâtons dans les roues, accroissant les craintes de l'opposition démocrate sur un risque de remise en cause de la séparation des pouvoirs.
En juillet, il avait déjà suggéré que James Comey, comme John Brennan, pourrait devoir rendre des comptes.
"Ce sont deux personnes très malhonnêtes. Je pense que ce sont des crapules finies et peut-être qu'ils devront en payer le prix", avait lancé Donald Trump devant la presse à la Maison Blanche.
Lors de son premier mandat, il avait brutalement limogé James Comey en 2017 alors que le FBI enquêtait sur d'éventuelles ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016.
Dans un rapport en 2019, le FBI avait conclu à l'insuffisance de preuves de collusion entre Moscou et l'équipe de Donald Trump mais avait relevé une série de pressions troublantes exercées par le président sur l'enquête.
Alors que ses opposants l'accusent de dérive autoritaire, Donald Trump n'a pas caché son impatience face aux atermoiements du ministère de la Justice dans d'éventuelles poursuites contre d'autres adversaires, dont la procureure générale de l'Etat de New York Letitia James.
Cette dernière est accusée par le responsable de l'Agence de financement du logement Bill Pulte, un proche de Donald Trump, de falsification de documents concernant des demandes de prêts immobiliers.
La semaine dernière, le départ du procureur fédéral Erik Siebert avait été annoncé par les médias quelques heures après que Donald Trump eut publiquement réclamé son départ.
Selon la presse américaine, Erik Siebert avait refusé, faute de preuves suffisantes, d'engager des poursuites contre Letitia James mais aussi James Comey.
Depuis, Donald Trump a nommé Lindsey Halligan, une conseillère de la Maison Blanche, à sa place, estimant que la ministre de la Justice Pam Bondi avait "besoin d'un procureur dur" à ses côtés "pour faire bouger les choses".
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