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L'Europe ne participera pas aux pourparlers sur l'Ukraine, affirme l'émissaire de Trump
information fournie par Reuters 15/02/2025 à 21:53

Le secrétaire d'État Marco Rubio à Washington

Le secrétaire d'État Marco Rubio à Washington

par Andrew Gray, Lili Bayer et John Irish

Les Etats-Unis ont affirmé samedi que l'Europe n'aurait pas sa place à la table des négociations de paix sur l'Ukraine tout en demandant aux capitales européennes de leur préciser ce qu'elles pourraient fournir comme garanties de sécurité à Kyiv.

Selon un élu américain, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche Mike Waltz et l'émissaire Steve Witkoff vont engager dans les prochains jours en Arabie saoudite des pourparlers avec des négociateurs ukrainiens et russes, ce que ni Kyiv ni Moscou n'ont confirmé.

Les Européens redoutent un "accord dans leur dos" depuis que Donald Trump a annoncé mercredi, à l'issue d'un entretien avec Vladimir Poutine, l'ouverture imminente de négociations.

Les responsables de l'administration américaine n'ont eu de cesse, en parallèle, d'exhorter l'Europe à se prendre en charge, Washington ayant selon eux d'autres priorités comme la sécurité à ses frontières ou la montée en puissance de la Chine.

Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui rassemble chaque année dirigeants politiques, militaires et diplomates, l'émissaire américain pour l'Ukraine, Keith Kellogg, a déclaré que les Etats-Unis entendaient jouer le rôle d'intermédiaire dans les discussions, avec l'Ukraine et la Russie comme principaux protagonistes.

Interrogé sur la perspective de voir les Européens à la table des discussions, il a répondu : "J'appartiens à l'école du réalisme. Je pense que cela ne se produira pas."

Par la suite, il a ajouté que cela ne signifiait pas que les intérêts des Européens ne seraient "ni considérés, ni utilisés, ni développés".

"A mes amis européens, je dirais : entrez dans le débat non pas en vous plaignant d'être, oui ou non, à la table des discussions mais en apportant des propositions concrètes, des idées, en augmentant vos dépenses de défense", a-t-il ajouté.

Présent lui aussi à Munich, le président finlandais a déploré cette mise à l'écart des Européens : "Il est impossible d'envisager des discussions ou des négociations sur l'Ukraine, l'avenir de l'Ukraine ou l'architecture de sécurité européenne sans les Européens", a déclaré Alexander Stubb. "Mais cela signifie que l'Europe doit agir de concert. Elle doit parler moins et agir plus."

ZELENSKY PLAIDE POUR UNE "ARMÉE EUROPÉENNE"

Le chef de l'Etat finlandais a confirmé que les Etats-Unis avaient adressé aux pays européens un questionnaire leur demandant de fournir des informations sur les armements, les contingents de maintien de la paix et les dispositifs de sécurité qu'ils pourraient fournir à l'Ukraine.

"Cela va obliger les Européens à réfléchir", a souligné Alexander Stubb.

"Les Américains demandent aux Européens combien de soldats ils sont prêts à déployer", a indiqué un diplomate.

La France discute avec ses alliés de la possibilité d'organiser une réunion informelle de dirigeants européens sur l'Ukraine, a déclaré samedi une source proche de la présidence française, et quatre sources diplomatiques ont déclaré que la réunion aurait probablement lieu lundi.

Lors d'un discours prononcé à Munich samedi, Volodimir Zelensky a appelé à la création d'une armée européenne, affirmant que le continent ne pouvait plus prendre pour acquise la protection des Etats-Unis et n'obtiendrait le respect de Washington qu'avec une armée forte.

Le président ukrainien a vu dans l'attaque en règle contre les démocraties européennes à laquelle s'était livré la veille le vice-président américain J.D. Vance devant la même tribune la preuve que la relation entre l'Europe et les Etats-Unis a profondément changé.

"Soyons honnêtes : nous ne pouvons pas exclure la possibilité que l'Amérique dise non à l'Europe sur des questions qui la menacent", a souligné Volodimir Zelensky.

Le chef de l'Etat ukrainien a également déclaré, en marge de la conférence, qu'un éventuel accord bilatéral entre Kyiv et Washington sur les minerais ukrainiens demandait de plus amples discussions car il n'offrait pas de garanties de sécurité suffisantes à l'Ukraine.

Le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent a présenté mercredi lors d'une visite à Kyiv un projet d'accord qui, selon trois sources, proposerait que les Etats-Unis prennent possession de 50% des minerais critiques de l'Ukraine.

(Jean-Stéphane Brosse pour la version française)

42 commentaires

  • 17 février 01:26

    Madame VDL est complètement insignifiante. Tant que l'Europe sera représentée par une cette dernière qui n'a aucun charisme et ne savait dire que des "euh" quand Erdogan ne lui avait pas donné une chaise (incroyable !), eh bien l'Europe sera piétinée par tout le monde. Cette Europe est une catastrophe ! On n'en veut plus.


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