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L'État assouplit les conditions de tir sur les loups attaquant des élevages
information fournie par AFP 23/09/2025 à 19:15

Des loups hurlent au Parc des Loups du Gévaudan à Saint-Léger-de-Peyre, le 11 juillet 2012 ( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

Des loups hurlent au Parc des Loups du Gévaudan à Saint-Léger-de-Peyre, le 11 juillet 2012 ( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

L'État a annoncé mardi qu'il va permettre en 2026 aux éleveurs de tuer des loups sans son autorisation préalable, obligatoire jusqu'alors, mais toujours uniquement en cas d'attaque de leurs troupeaux.

Cette annonce, sur un sujet incandescent, a suscité l'ire des défenseurs de la faune sauvage qui dénoncent une "chasse aux loups tous azimuts". Elle a été accueillie avec une "satisfaction" prudente par certains éleveurs quand d'autres, "en colère", réclament de pouvoir tuer plus de loups face à l'augmentation des prédations.

En juin, l'Union européenne avait opéré un reclassement du loup, le faisant passer d'"espèce strictement protégée" à "protégée", afin de donner plus de flexibilité aux États membres pour gérer la population lupine.

A compter de 2026, la réglementation nationale inclura "une simplification significative" des conditions de "tirs de défense" pour protéger les élevages ovins, caprins, bovins et équins, avec "la suppression (...) du régime d'autorisations dérogatoires au profit d'un système déclaratif", a annoncé mardi dans un communiqué Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes et coordinatrice du Plan national d'actions sur le loup (PNL).

Des bénévoles de Pastoraloup analysent des excréments de loups trouvés près d'un troupeau de moutons dans les collines au-dessus de Villebois-les-Pins, dans le département de la Drôme,le 31 juillet 2025 ( AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK )

Des bénévoles de Pastoraloup analysent des excréments de loups trouvés près d'un troupeau de moutons dans les collines au-dessus de Villebois-les-Pins, dans le département de la Drôme,le 31 juillet 2025 ( AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK )

Un éleveur, ou un chasseur mandaté par lui, pourra désormais tuer un loup qui attaque son troupeau, sans l'autorisation préalable requise jusqu'alors et devra ensuite déclarer ce tir mortel à la préfecture, a expliqué à des médias, dont l'AFP, Jean-Paul Celet, préfet référent pour la conservation du loup. Il dirigeait mardi à Lyon une réunion de concertation entre l'État, les syndicats agricoles, les organisations de protection de la nature et des élus.

- Plafond -

Un troupeau de moutons dans les collines au-dessus de Villebois-les-Pins, dans le département de la Drôme,le 31 juillet  ( AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK )

Un troupeau de moutons dans les collines au-dessus de Villebois-les-Pins, dans le département de la Drôme,le 31 juillet ( AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK )

Chaque année, l'État fixe un plafond pour le nombre de loups tués par des "tirs de défense" en cas d'attaque de troupeaux ou par prélèvements autorisés effectués par des louvetiers ou des agents de l'Office Français de la Biodiversité (OFB): il est fixé à 19% de l'estimation de la population annuelle moyenne de loups. Pour l'année 2025, le gouvernement a autorisé à abattre jusqu'à 192 de ces prédateurs.

La fin de l'autorisation préalable "est une avancée importante (...) mais il reste des points d'amélioration, en particulier le taux de prélèvement (de 19%), qui est insuffisant" au regard de la hausse des attaques cette année (+25% selon la préfecture), commente pour l'AFP Claude Font, éleveur et référent du dossier prédation à la Fédération Nationale Ovine (FNO).

"Éleveurs en colère: stop aux loups !", s'emportaient lundi dans un communiqué plusieurs syndicats d'éleveurs des deux départements de la Savoie face à une "multiplication" devenue "intenable" des attaques. Ils exigent aussi le relèvement du plafond des tirs.

Les syndicats agricoles accusent régulièrement l'État de volontairement sous-estimer la population des loups et donc le quota de prélèvements autorisés.

Évoquant une avancée "révolutionnaire" avec le régime déclaratif, le préfet référent Jean-Paul Celet a écarté pour l'heure toute hausse du plafond de 19%, "l'un des taux les plus élevés d'Europe" selon lui.

Six organisations de protection de la nature, dont le WWF et France Nature Environnement (FNE) ont accusé l'État d'"organiser une réduction drastique de la présence" du canidé avec la fin de l'autorisation préalable, fustigeant une "ouverture de la chasse aux loups" et la "possibilité de destruction tous azimuts". Avec le système déclaratif, l'État "est dans l'incapacité de dire comment il pourra faire respecter le plafond annuel", estiment les six organisations dans un communiqué.

A ce jour en 2025, 146 loups ont été tués légalement en France, sur 192 prélèvements autorisés représentant 19% d'une population estimée à 1.013 animaux sur tout le territoire, a souligné M. Celet.

Le préfet a martelé que seuls les tirs en cas d'attaque sont et resteront légaux en 2026. Hors de ce cadre, tuer un loup demeurera un "délit passible d'une peine de prison et d'une lourde amende", a-t-il insisté.

2 commentaires

  • 19:53

    Les prédateurs carnivores (loups, ours) ont probablement une utilité dans les parcs nationaux et régionaux, pour assainir les populations d'animaux sauvages. En attendant la première victime humaine d'un ours, ou d'un loup.
    Par contre, je ne vois pas l'intérêt de les laisser proliférer sans prédateurs (sauf l'homme) dans des zones d'élevage, aux frais du contribuable, toujours le même.


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