
( AFP / PIERRE-PHILIPPE MARCOU )
L'Espagne a ramené son déficit public à 2,8% de son produit intérieur brut (PIB) en 2024, soit mieux que l'objectif de 3% fixé par le gouvernement, selon des chiffres rendus publics jeudi par la ministre du Budget.
Ce taux, en baisse de 0,7 point par rapport à celui de 2023 (3,5%), a été atteint à la faveur d'une croissance de 3,2%, parmi les plus élevées de la zone euro, a rappelé Maria Jesus Montero lors d'une conférence de presse.
Il permet à l'Espagne de revenir dans les clous fixés par les traités européens, qui exigent d'avoir un déficit public inférieur à 3% du PIB, pour la première fois depuis 2018, selon l'exécutif.
Cette dynamique tranche avec celle de la France, où le déficit public s'est creusé l'an dernier pour atteindre 5,8% du PIB (+0,4 point), d'après l'Institut national de la statistique français (Insee).
"L'Espagne a respecté son objectif de déficit pour la cinquième année consécutive", a souligné Maria Jesus Montero. Cela "confirme que l'Espagne est un pays fiable" et qui "inspire confiance aux marchés", a-t-elle ajouté.
La réduction du déficit public espagnol s'explique en grande partie par le dynamisme économique du pays, qui a bénéficié l'an dernier d'une forte fréquentation touristique et d'une hausse de la consommation des ménages.
Cela a dopé les recettes de l'Etat, avec des conséquences positives pour la dette publique: cette dernière s'est établie fin décembre à 101,8% du PIB, contre 105,1% fin 2023, selon la Banque d'Espagne.
La dette espagnole, l'une des plus élevées d'Europe, avait atteint un pic de 124,2% du PIB en mars 2021 en raison des dépenses engagées pour soutenir l'économie face à la crise du Covid-19. Elle n'a cessé depuis de reculer.
Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez - qui gouverne depuis plus d'un an sur la base du budget 2023, faute de majorité au Parlement pour faire voter un nouveau texte - a promis de poursuivre l'assainissement des comptes publics espagnols en 2025.
D'après l'exécutif, le déficit public, qui mesure la différence entre les recettes et les dépenses d'un pays, sera ainsi ramené à 2,5% du PIB cette année, à la faveur d'une croissance attendue à 2,6%.
La dette publique, quant à elle, devrait refluer à 101,4% du PIB. Le gouvernement Sánchez s'est engagé à la faire passer sous la barre symbolique des 100% du PIB d'ici la fin de la législature en 2027.
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