par Francois Murphy
Le président autrichien a appelé jeudi les partis centristes à trouver un compromis sur un accord de coalition après que le Parti de la liberté (FPÖ, extrême droite) a annoncé qu'il abandonnait les négociations avec les conservateurs.
L'échec des négociations entre le FPO et le parti populaire conservateur (ÖVP), son seul partenaire de coalition possible, ramène ainsi l'Autriche à la case départ, quatre mois et demi après des élections législatives qui ont vu le FPÖ, eurosceptique et pro-russe, arriver en tête avec environ 29% des voix.
Le parti d'extrême droite a été chargé en janvier par le président de tenter de former une coalition avec l'ÖVP après l'échec d'une tentative centriste.
L'Autriche, pays où les coalitions sont monnaie courante, n'a jamais mis autant de temps à former un gouvernement depuis la Seconde Guerre mondiale.
Si le pays ne parvenait pas à former un gouvernement de coalition, un gouvernement minoritaire ou un gouvernement temporaire de techniciens, il se dirigerait vers des élections anticipées où, selon les sondages, le FPÖ augmenterait son avance sur les autres partis.
La montée du populisme a fragmenté le paysage politique des pays européens et rendu plus difficile la formation de gouvernements majoritaires, alors même qu'ils s'efforcent de relancer une économie faible et faire face aux incertitudes liées à la nouvelle administration américaine et à l'intensification de la concurrence mondiale.
Dans un discours à la nation prononcé mercredi soir, le président autrichien Alexander Van der Bellen, ancien dirigeant des Verts, a exhorté les partis à faire des compromis et à travailler ensemble dans un contexte politique de plus en plus polarisé.
"Le compromis en Autriche est un trésor, une sorte d'héritage culturel qui nous a toujours bien servi", a-t-il déclaré.
Le chef de l'Etat doit tenir jeudi des réunions séparées avec les dirigeants de tous les partis présents au Parlement jeudi, à l'exception du FPÖ.
L'ÖVP avait déjà mené des négociations à trois avec le parti social-démocrate (SPÖ) et le parti libéral NEOS, mais cette tentative avait échoué en raison de différends sur la fiscalité.
NEOS et le SPÖ se disent tous deux ouverts à de nouveaux pourparlers avec les conservateurs.
L'impasse politique perdure alors que l'économie autrichienne s'est contractée au cours des deux dernières années. Tous les partis affirment que le déficit budgétaire, qui devrait dépasser 4% du PIB, doit être réduit rapidement.
(Reportage François Murphy, avec la contribution de Dave Graham, version française Diana Mandiá, édité par Sophie Louet)
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