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L'armée israélienne va frapper Gaza-ville avec "une force sans précédent"
information fournie par AFP 19/09/2025 à 22:28

Bombardements israéliens sur la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Bombardements israéliens sur la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

L'armée israélienne a prévenu vendredi qu'elle allait frapper avec une "force sans précédent" Gaza-ville, après la fuite de près d'un demi-million d'habitants face à une offensive majeure largement décriée par la communauté internationale.

Fort du soutien américain, Israël a annoncé le début mardi d'une campagne militaire terrestre et aérienne à Gaza-ville, dans le nord du territoire palestinien, pour y anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

"Les forces israéliennes vont continuer leurs opérations avec une force sans précédent", a affirmé le colonel Avichay Adraee, un porte-parole de l'armée israélienne, appelant la population à évacuer la ville.

Mais les habitants décrivent une situation chaotique.

"Nous n'avons nulle part où aller", témoigne auprès de l'AFP Oum Mohamed al-Hattab, une Palestinienne du camp de réfugiés de Chati, dans l'ouest de Gaza-ville.

"Mes sept enfants et moi vivons encore dans des tentes dans l'ouest de la ville après que l'occupation (Israël) a bombardé notre maison", ajoute-t-elle.

Des Palestiniens déplacés fuient la ville de Gaza sur une route à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des Palestiniens déplacés fuient la ville de Gaza sur une route à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

L'ONU estimait fin août à environ un million le nombre d'habitants dans la ville de Gaza et ses environs.

Selon l'armée israélienne, 480.000 personnes ont fui la zone depuis cette date, 450.000 selon la Défense civile de Gaza, une organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas.

Selon des bilans fournis par les hôpitaux gazaouis contactés par l'AFP, les opérations israéliennes ont tué au moins 41 personnes dans l'ensemble du territoire vendredi, dont 11 à Gaza-ville.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

- L'exode -

La Défense civile a rapporté des tirs et des frappes à Gaza-ville et Khan Younès (sud).

L'armée israélienne a indiqué vendredi que ses troupes continuaient "d'élargir leur activité" à Gaza-ville, ajoutant avoir trouvé des armes et "éliminé des terroristes".

La fumée de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, vue depuis Israël, le 19 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

La fumée de bombardements israéliens sur la bande de Gaza, vue depuis Israël, le 19 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Avichay Adraee a annoncé la fermeture d'une route d'évacuation temporaire ouverte 48 heures plus tôt, précisant que la seule voie vers le sud était désormais la route côtière d'al-Rachid.

Cette route était une nouvelle fois vendredi saturée de personnes fuyant vers le sud, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Nivine Ahmed, 50 ans, a fui le sud de Gaza-ville vers la ville centrale de Deir el-Balah jeudi, à pied, avec sept membres de sa famille. "Nous avons marché plus de 15 kilomètres", a-t-elle raconté.

"Mon plus jeune fils a pleuré de fatigue. Nous avons tiré tour à tour une petite charrette avec quelques affaires."

Des Palestiniens déplacés se bousculent pour recevoir un repas à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / - )

Des Palestiniens déplacés se bousculent pour recevoir un repas à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / - )

Mona Abdel Karim, 36 ans, explique qu'elle n'a pas pu trouver un moyen de transport vers le sud et dort avec sa famille sur la route al-Rachid depuis deux nuits en attendant un chauffeur.

"Nous ne pouvons pas marcher à pied, les parents de mon mari sont âgés et malades, et les enfants sont trop faibles", a-t-elle dit.

"Avec beaucoup de difficultés, nous avons trouvé hier un moyen de partir tôt ce matin, nous avons préparé nos affaires et attendu pendant de longues heures, mais le chauffeur n'est pas venu et il ne répond plus", explique Khaled al-Majdalani depuis l'ouest de la ville.

"Nous devons chercher une autre solution (...) sinon nous allons mourir."

- Condamnations -

En riposte à l'attaque, Israël a lancé une offensive dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où quelque deux millions de Palestiniens assiégés ont été plusieurs fois déplacés depuis le début de la guerre il y a bientôt deux ans.

Des Palestiniens déplacés sur une route à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, fuient la ville de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des Palestiniens déplacés sur une route à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, fuient la ville de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Son offensive sur Gaza-ville a valu à Israël de sévères nouvelles condamnations à l'international. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a déploré une situation "moralement, politiquement et légalement intolérable" à Gaza.

Paris de son côté a exhorté Israël à "mettre fin à cette campagne destructrice", tandis que Londres l'a qualifiée de "totalement irresponsable et épouvantable".

Les Etats-Unis ont une nouvelle fois bloqué jeudi l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU d'un texte réclamant un cessez-le-feu et l'accès humanitaire à Gaza, un projet porté par la majorité des membres.

Mardi, une commission d'enquête indépendante mandatée par l'ONU a établi qu'Israël commettait un génocide contre les Palestiniens à Gaza. Les autorités israéliennes ont nié.

Des chars israéliens déployés à la frontière avec la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Des chars israéliens déployés à la frontière avec la bande de Gaza, le 19 septembre 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils selon des données officielles.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

1 commentaire

  • 19 septembre 21:09

    Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres que pense t’il du massacre en Ukraine


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