
Des enfants palestiniens se bousculent pour recevoir un repas chaud à Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir pris le contrôle de 40% de la ville de Gaza, la Défense civile locale faisant état de 64 morts dans les raids israéliens à travers le territoire palestinien ravagé par la guerre.
Près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a intensifié ces dernières semaines ses bombardements et opérations au sol à Gaza-ville.
Mais ni l'armée ni le gouvernement de Benjamin Netanyahu n'ont annoncé publiquement le début de l'offensive majeure pour s'emparer de cette ville, prévue dans un plan approuvé en août.
Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, parmi les 64 Palestiniens tués jeudi, 30 l'ont été dans les frappes à Gaza-ville (nord), présentée par l'armée comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.
"Aujourd'hui, nous contrôlons 40% du territoire de Gaza-ville", a indiqué le porte-parole de l'armée, Effie Defrin, dans une déclaration télévisée.
"L'opération continuera à s'étendre et à s'intensifier dans les prochains jours (...) Nous allons accroître la pression sur le Hamas jusqu'à sa défaite", a-t-il ajouté.

Une Palestinienne pleure en portant le corps d'un bébé tué lors des frappes israéliennes sur la ville de Gaza à l'aube, le 4 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Selon des estimations de l'ONU il y a quelques semaines, près d'un million de personnes vivent dans et autour de Gaza-ville. Des milliers de Palestiniens ont déjà fui le secteur.
Mercredi, un responsable militaire a déclaré qu'Israël s'attendait à ce "qu'un million" de personnes fuient la ville en direction du sud.
- "L'impensable a commencé" -
L'armée israélienne contrôle aujourd'hui environ 75% de la bande de Gaza, un territoire de 365 km2 où elle assiège les quelque deux millions d'habitants plusieurs fois déplacés par la guerre. L'ONU y a déclaré la famine, ce que dément Israël.
Le gouvernement Netanyahu a dit vouloir prendre le contrôle sécuritaire du territoire situé à la frontière sud d'Israël et faire cesser la menace du Hamas, qui y a pris le pouvoir en 2007.
Il poursuit son offensive à Gaza malgré les fortes pressions en Israël comme à l'étranger, pour faire taire les armes et obtenir la libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un garçon palestinien pleure en attendant de recevoir un repas chaud à Nousseira, dans la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
"L'impensable a déjà commencé", a déclaré depuis al-Mawassi (sud) une porte-parole du Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef), Tess Ingram, après un déplacement à Gaza-ville. "Sans un accès immédiat et accru à la nourriture (...) davantage d'enfants mourront de faim."
Quasiment tous les jours, la Défense civile à Gaza rapporte des dizaines de morts dans les opérations israéliennes.
Mais compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les informations des différentes parties.
A Gaza-ville, une frappe sur des tentes de déplacés a fait cinq morts, dont trois enfants, selon M. Bassal.

Une photo montre une vue d'un camp de déplacés installé sur ce qui était autrefois un terrain de football, avec en arrière-plan de la fumée qui s'élève pendant des rauds israéliens sur Gaza-ville, le 4 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
L'armée a indiqué à l'AFP avoir ciblé "un terroriste du Hamas" et "déploré toute atteinte à des civils innocents".
A l'extérieur de l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, où les corps des victimes de la frappe ont été transportés, une femme caresse en pleurant la tête de son fils mort, allongé sur un brancard. "Pourquoi m'as tu quitté mon fils? Pourquoi? Pourquoi?"
- "Ils tuent nos enfants" -

Des enfants palestiniens sont assis sur leurs conteneurs en attendant de les remplir à un point de distribution à Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Dans le secteur de Nousseirat (centre), M. Bassal a affirmé qu'une frappe israélienne avait touché des tentes de déplacés et tué sept personnes, dont trois enfants. L'armée a dit ne pas être au courant d'un raid dans ce secteur.
"Ils nous affament, nous privent d'eau, nous déplacent et tuent nos enfants, tout cela sous les yeux du monde", s'est exclamée Oum Nabil Al-Aish, une Gazaouie qui a perdu des proches dans le bombardement.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent otages à Gaza dont 25 sont décédées selon l'armée israélienne.
La campagne de représailles israélienne a fait au moins 64.231 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.

Des Palestiniens cuisinent en grandes quantités dans une cuisine caritative pour distribuer aux déplacés à Nousseirat, dans la bande de Gaza, le 4 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Les Affaires étrangères en Israël ont rejeté les propos de la commissaire européenne Teresa Ribera qui a évoqué un "génocide" à Gaza. Des enquêteurs indépendants de l’ONU et des ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont accusé Israël de perpétrer un génocide à Gaza.
Par ailleurs, le Hamas a annoncé une rencontre jeudi à Doha entre de hauts responsables du mouvement avec le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, dont le pays est un ennemi juré d'Israël.
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