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L'appétit d'UniCredit réveille le fantasme d'une vague de consolidation bancaire
information fournie par Boursorama avec AFP 19/09/2024 à 18:00

( AFP / GABRIEL BOUYS )

( AFP / GABRIEL BOUYS )

Opération isolée ou premier épisode d'une nouvelle série? La volonté de la banque italienne UniCredit de monter au capital de sa concurrente allemande Commerzbank relance les spéculations sur un mouvement de consolidation bancaire en Europe.

Le PDG de la deuxième banque italienne Andrea Orcel a confirmé jeudi qu'il demanderait l'autorisation à la Banque centrale européenne (BCE) d'augmenter sa participation dans Commerzbank à 29,9%, dans un entretien au quotidien Il Messaggero.

Unicredit détient pour l'heure 9% de la banque allemande après l'acquisition la semaine dernière d'un bloc de 4,49% auprès de l'Etat allemand, qui en détient encore 12%, et du reste sur le marché.

- Pourquoi maintenant ? -

Unicredit fait partie des banques européennes qui ont le mieux bénéficié de la hausse des taux d'intérêt des banques centrales amorcée à l'été 2022, cumulant près de 15 milliards d'euros de résultat net en dix-huit mois, entre janvier 2023 et juin 2024.

La banque dispose donc de la marge de manoeuvre financière pour s'offrir une première tranche de Commerzbank (1,4 milliard d'euros pour les 9%) et de potentielles suivantes.

Son patron Andrea Orcel, aux manettes depuis 2021, est naturellement tourné vers les fusions et acquisitions du fait de son passé de banquier d'affaires chez Bank of America, Merrill Lynch et UBS.

Unicredit, très actif en Europe centrale, est par ailleurs déjà présent en Allemagne via sa filiale HypoVereinsbank.

En face, "Commerzbank est +une proie+ parce que la valorisation aujourd'hui de la banque est très basse", observe auprès de l'AFP David Benamou, associé chez Axiom AI.

Un lourd travail de restructuration a été fait - environ 10.000 salariés ont quitté l'établissement dans le sillage d'un plan social lancé début 2021 - et son bénéfice net a atteint l'an dernier un sommet depuis 15 ans, à 2,2 milliards d'euros.

- Qui pourrait suivre ? -

Les acteurs d'une potentielle consolidation bancaire européenne se comptent sur les doigts d'une main, tant les prérequis (surface financière importante, équipes à même de surmonter les obstacles réglementaires, volonté stratégique pour le faire) sont nombreux.

En plus d'UniCredit, les français BNP Paribas et Crédit Agricole , les espagnols Santander et BBVA de même que le néerlandais ING sont les plus à même de remplir ces conditions, selon un analyste du secteur.

Mais les rapprochements entre banques de pays différents se heurtent à de nombreux obstacles réglementaires, voire à des oppositions locales.

Le syndicat allemand des services Verdi, représenté au conseil de surveillance de Commerzbank, a par exemple déjà demandé à Berlin de "s'opposer" à un éventuel rachat et de ne pas céder d'autres parts à UniCredit.

Le manque de synergies entre deux banques de détail dans deux pays distincts constitue également un frein puissant à ce type d'opération, tant les cultures et produits financiers peuvent différer.

Face à ces obstacles, l'analyste de l'agence de notation Fitch Ratings Rafael Quina n'est "pas convaincu qu'on soit à l'aube d'un énorme mouvement de consolidation bancaire européenne (...) même si théoriquement ça serait logique".

- Des Etats moteurs? -

En pleine crise financière au tournant des années 2010, les banques européennes ont largement sollicité un secours politique, qui s'est parfois traduit par une prise de participation publique à leur capital.

Le retrait progressif de ces actionnaires, comme ici l'Etat allemand, s'inscrit "dans le sens de l'histoire", affirme M. Quina à l'AFP. Cette tendance à la vente "est un processus naturel qui s’est un petit peu accéléré en 2023" sur le continent, précise-t-il.

"Cela marque aussi la fin d'un cycle", abonde M. Benamou, après un "travail de transformation, de reconstruction (qui) a été fait".

Un prix de vente potentiel un peu meilleur grâce la hausse des taux d'un côté et une pression sur les finances publiques de l'autre sont autant de raisons pour un désengagement progressif.

Les gouvernements européens se sont délestés de plus de 16 milliards d'euros d'actions de banques renflouées lors des douze derniers mois, selon un décompte du Financial Times, qui cite en vrac NatWest au Royaume-Uni, ABN Amro aux Pays-Bas ou encore Monte dei Paschi di Siena en Italie.

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