Locataire de Bercy de 2002 à 2004, dans deux gouvernements Raffarin, sous la présidence de Jacques Chirac, il avait aussi dirigé les entreprises Saint-Gobain et Usinor.

Francis Mer, alors ministre de l'Économie, le 7 mars 2003 à Bruxelles. ( AFP / GERARD CERLES )
Francis Mer est décédé mardi 31 octobre à l'âge de 84 ans, ont indiqué l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, l'ex-directeur de la communication du groupe Usinor et le directeur de cabinet du maire de Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), où vivait Francis Mer, mercredi l' AFP . Ses obsèques sont prévues le 8 novembre à Bourg-la-Reine.
Sur X (ex-Twitter), Jean-Pierre Raffarin Il a rendu hommage à l'ex-ministre qui avait selon lui "une éthique intransigeante, une loyauté intégrale, une volonté de servir. Il aimait la France". "Il est des industriels qui marquent leur pays, à Saint-Gobain comme au ministère de l’Économie, des Finances et de l'Industrie, Francis Mer a servi la France avec exigence et passion", a réagi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, mercredi, également sur X. "C'était un patron très exigeant mais un vrai patron , que j'estimais beaucoup, (...) qui savait ce qu'il fallait faire et savait entraîner les gens", a témoigné Pierre Bourrier, ancien directeur de communication du groupe Usinor, auprès de l' AFP .
Privatisations
Ingénieur des mines passé aussi par l'École Polytechnique, Francis Mer, grand patron connu pour son franc-parler, a participé aux destinées de grands groupes industriels, de Saint-Gobain, qu'il avait rejoint au début des années 1970, à Usinor-Sacilor (devenu ArcelorMittal), ou plus récemment Safran. Sans expérience politique, Francis Mer a aussi occupé pendant deux ans, de mai 2002 à mars 2004, le fauteuil d'un super-ministère regroupant l'économie, les finances et l'industrie, dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. À Bercy, il incarne le pragmatisme sans tabou d'un grand patron dont la mission est de conduire des privatisations, comme celles de Renault , Air France ou France Télécom . Durant son mandat, une loi relative à la sécurité financière donne naissance à l'Autorité des marchés financiers (AMF) , le gendarme de la Bourse parisienne.
Père de trois filles, Francis Mer était né le 25 mai 1939 à Pau. Fils d'ingénieur, il a lui-même commencé sa carrière comme ingénieur des mines au ministère de l'Industrie. Il passe peu d'années dans l'administration (1966-1970), avant de rejoindre le groupe industriel Saint-Gobain. Il devient rapidement le directeur général de Saint-Gobain Industries , avant de poursuivre sa carrière dans la sidérurgie.
À la tête d'Usinor-Sacilor, devenu Arcelor
En 1986, le gouvernement le choisit pour doter d'une direction unique les deux pôles ennemis de la sidérurgie française, Usinor et Sacilor . Il les réunit en un seul ensemble, Usinor-Sacilor, améliore leurs performances. En 1995, il privatise le groupe, qui devient Arcelor en 2002 (racheté ensuite par Mittal). Dirigeant de plusieurs entreprises, il a également cumulé les mandats d'administrateurs, notamment chez Rhodia, Alstom ou le géant canadien du nickel Inco.
En 2007, il devient président du conseil de surveillance du groupe Safran , nommé pour remettre de l'ordre après une "guerre des chefs", puis vice-président du conseil d'administration de 2011 à 2013. Il a aussi présidé la Fondation pour l'innovation politique, proche de l'UMP.
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