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Kiev évoque de "réels progrès" après les discussions avec les Américains sur la fin de la guerre
information fournie par AFP 15/12/2025 à 16:39

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier (d) accueille le président ukrainien Volodymyr Zelensky au palais présidentiel de Bellevue, le 15 décembre 2025 à Berlin ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier (d) accueille le président ukrainien Volodymyr Zelensky au palais présidentiel de Bellevue, le 15 décembre 2025 à Berlin ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

"De vrais progrès" : c'est ainsi que l'Ukraine a caractérisé lundi deux jours consécutifs de pourparlers avec les Etats-Unis, mais le flou demeure sur le contenu, en particulier l'épineuse question des concessions territoriales voulues par Moscou.

Dimanche et lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son négociateur Roustem Oumerov se sont entretenus à Berlin avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump, pour tenter d'aboutir à un compromis sur un plan pouvant mettre fin aux combats en Ukraine.

"Les négociations entre l'Ukraine et les Etats-Unis ont été constructives et productives, avec de réels progrès accomplis. Nous espérons parvenir d'ici la fin de la journée à un accord qui nous rapprochera de la paix", a indiqué lundi après-midi Roustem Oumerov sur X.

Ce responsable n'a cependant rien révélé du contenu, alors qu'Ukrainiens et Européens multiplient les efforts pour amender le plan américain, jugé trop favorable à Moscou, notamment en raison des concessions territoriales voulues par le Kremlin qui s'y trouvaient.

Après les discussions de dimanche, une source informée des tractations avait confié lundi à l'AFP que Washington pressait l'Ukraine à la retraite dans sa région orientale du Donbass, une ligne rouge pour Kiev.

"C'est assez frappant que les Américains adoptent la position russe sur cette question", a indiqué cette source, sous couvert d'anonymat.

- Frappant -

Dimanche, M. Zelensky disait vouloir convaincre les Etats-Unis de soutenir un cessez-le-feu fondé sur un gel de la ligne de front, et non la cession du Donbass.

Dimanche soir, après le premier cycle de pourparlers, M. Witkoff, avait évoqué "beaucoup de progrès", sans fournir de précisions.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (2e d) et le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d'Ukraine, Roustem Oumerov (d), quittent la chancellerie à Berlin, après des entretiens avec des représentants du gouvernement américain, le 15 décembre 2025 ( AFP / John MACDOUGALL )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (2e d) et le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d'Ukraine, Roustem Oumerov (d), quittent la chancellerie à Berlin, après des entretiens avec des représentants du gouvernement américain, le 15 décembre 2025 ( AFP / John MACDOUGALL )

La venue de M. Zelensky à Berlin est accompagnée de mesures de sécurité très importantes, la police allemande bloquant les abords des différents lieux où il est attendu. Des tireurs d'élite sont notamment déployés sur les toits du quartier gouvernemental.

Après des discours à un forum économique et une conférence de presse commune, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président ukrainien participeront lundi soir à une réunion à huis-clos à la chancellerie avec notamment les chefs d'Etats ou de gouvernements français, italien, polonais, des représentants de l'UE et le secrétaire général de l'Otan.

Des représentants américains sont également invités, mais leur venue reste incertaine.

Comme Kiev, les Européens s'opposent aux revendications maximalistes du Kremlin.

Des tireurs d'élite de la police en position sur un toit aux abords de la chancellerie à Berlin, lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 15 décembre 2025 ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Des tireurs d'élite de la police en position sur un toit aux abords de la chancellerie à Berlin, lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 15 décembre 2025 ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Ils craignent que Donald Trump, qui ne cache pas son impatience, n'abandonne l'Ukraine ou n'impose des concessions trop favorables à Moscou, tout en excluant l'Europe des débats sur la sécurité continentale, alors que le Kremlin est perçu comme une menace majeure.

Ukrainiens et Européens ont proposé la semaine passée une version amendée du plan américain. Mais le détail n'a pas été rendu public.

- Fortes objections russes -

Le Kremlin lui balayé dimanche ces amendements, sans les connaître, anticipant de "fortes objections".

M. Zelensky a aussi réaffirmé vouloir des garanties de sécurité européennes et américaines pour dissuader toute nouvelle attaque.

Photo diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne, le 14 décembre 2025, montrant le chancelier allemand Friedrich Merz (d), Jared Kushner (2e g), gendre du président américain Donald Trump, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff (c) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky (2e d) avant une réunion à la chancellerie à Berlin ( UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / Handout )

Photo diffusée par le service de presse de la présidence ukrainienne, le 14 décembre 2025, montrant le chancelier allemand Friedrich Merz (d), Jared Kushner (2e g), gendre du président américain Donald Trump, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff (c) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky (2e d) avant une réunion à la chancellerie à Berlin ( UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / Handout )

Il s'agirait d'un mécanisme inspiré de l'article 5 de l'Otan prévoyant une protection mutuelle des pays membres, sans adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique. "C'est déjà un compromis de notre part", a jugé M. Zelensky.

La non-adhésion de l'Ukraine à l'Otan est d'ailleurs une "pierre angulaire" des pourparlers, a dit le Kremlin lundi.

Alors que les hostilités se poursuivent, Donald Trump a affiché son impatience ces derniers jours.

L'Ukraine est pressée par Washington de céder la partie du Donbass qu'elle contrôle. Il s'agirait d'y créer une "zone économique libre" ou une "zone démilitarisée".

En échange, l'armée russe se retirerait de la partie occupée des régions de Soumy, Kharkiv et Dnipropetrovsk (nord, nord-est et centre-est), mais se maintiendrait dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud) dont Moscou revendique également l'annexion.

Photo prise par le service de presse de la 24e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes, le 28 novembre 2025 et publiée le 1er décembre 2025, montre des bâtiments résidentiels détruits dans la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk ( 24th Mechanized Brigade of Ukrainian Armed Forces / OLEG PETRASIUK )

Photo prise par le service de presse de la 24e brigade mécanisée des forces armées ukrainiennes, le 28 novembre 2025 et publiée le 1er décembre 2025, montre des bâtiments résidentiels détruits dans la ville de Kostiantynivka, dans la région de Donetsk ( 24th Mechanized Brigade of Ukrainian Armed Forces / OLEG PETRASIUK )

Au-delà des considérations territoriales, la zone du Donbass sous contrôle ukrainien est la portion la mieux défendue du front, avec ses villes-forteresses et de centaines de kilomètres de tranchées et de champs de mines. Les troupes russes y avancent, mais au prix de pertes très importantes depuis presque quatre ans.

La présidence ukrainienne, affaiblie par un scandale de corruption, reste sous pression, l'armée reculant et les bombardements russes plongeant la population régulièrement dans le froid et le noir.

30 commentaires

  • 17:41

    Et sinon, il fait beau à Moscou ?


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